Sud de Madagascar – Un besoin de 67 millions de dollars
Les agriculteurs du sud de Madagascar sont maintenant victimes de trois années de sécheresse dévastatrice. Ils ont désormais besoin d’un soutien urgent accru pour planter leurs champs à temps durant la prochaine saison de plantation qui s’étend de décembre à janvier, ont annoncé hier l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (Fao) et le Programme alimentaire mondial (Pam). Les deux agences alimentaires soulignent qu’un financement plus important est requis pour soutenir les agriculteurs malgaches confrontés à l’aggravation de l’insécurité alimentaire dans le sud du pays. C’est pourquoi, 67 millions de dollars sont requis sous forme d’aide alimentaire et de soutien à l’agriculture pour sauver la prochaine saison de plantation. D’ailleurs, la situation d’insécurité alimentaire pourrait se détériorer davantage au cours des prochains mois si l’augmentation de l’aide humanitaire et les interventions visant la réhabilitation des moyens d’existence ne se matérialisent pas, selon le même rapport. Dans l’ensemble, on estime à 1,4 million le nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire en 2016-2017 dans les trois régions méridionales de la Grande île.
Pour ce faire, le Pam et la Fao ont obtenu des fonds pour lancer leur programme conjoint d’aide à la saison de plantation, mais des fonds supplémentaires sont requis pour atteindre toutes les familles agricoles touchées par la sécheresse. Sur les 22 millions de dollars nécessaires, la Fao n’a reçu que 4,5 millions. Quant au PAM, il lui manque 50 millions de dollars pour mener à bien ses opérations de secours dont le coût total est estimé à 82 millions. Car il est à noter que ces familles touchées par la sécheresse représentent environ la moitié de la population du sud. En tout, quelque 850 000 personnes sont confrontées à la faim et ont besoin d’une aide humanitaire d’urgence, soit près de 170 000 familles. En attendant, la Fao commencera la distribution de boutures et de semences dès le mois prochain, ciblant les agriculteurs dans les districts du sud les plus exposés à l’insécurité alimentaire. Dans le même temps, ces mêmes familles recevront de la nourriture ou de l’argent dans le cadre d’un programme en cours du PAM afin qu’elles puissent se maintenir jusqu’à la prochaine récolte en mars-avril.
Recueillis par S.K.