JIRAMA – Le black out total à craindre
La compagnie nationale d’eau et d’électricité ou Jirama est en difficulté. La société a un résultat net négatif à des milliards d’Ariary à cause des différents problèmes, datant de plusieurs décennies, dont le manque de vision pour le développement des énergies renouvelables, l’insuffisance des travaux d’entretien, manque d’investissement également pour les énergies renouvelables et toujours des solutions ponctuelles sans vision du futur. Des milliards d’Ariary, c’est beaucoup et dire que c’est une société d’Etat. L’argent qui y circule est celui public. « Le ministre actuel est excusable du fait qu’il est nouveau à ce poste, mais certains hauts dirigeants de cette société d’eau et d’électricité sont déjà là depuis des années. Il devrait y avoir des personnes responsables de cette grosse perte », annonce une personne qui souhaite garder l’anonymat. Ce sont toujours les consommateurs qui paient la mauvaise gestion de cette compagnie d’eau et d’électricité. Le délestage en est le prix. Le pire est à craindre pour l’avenir.
D’après notre source, les solutions apportées par les dirigeants de la Jirama sont toujours des « tip top », sans voir les solutions à long terme. « Un dirigeant d’une société doit avoir les planifications à court, moyen et long terme. Pour le cas de la société d’eau et d’électricité, l’entretien et la maintenance, la prise en considération de l’étiage, le paiement de salaire du personnel, l’investissement à court, moyen et long terme, … Mais faute de planification, les solutions apportées par les dirigeants semblent arranger des personnes malveillantes au sein de la société. A ce rythme, le black out total est à craindre ». Les recettes du Jiro sy rano Malagasy sont toutes destinées à l’achat de carburant. Il n’y a pas de budget pour l’entretien, d’investissement. La situation risque d’empirer si la gestion actuelle continue. « Un bon dirigeant doit savoir briser ce cercle vicieux à moins qu’il y trouve son intérêt », rajoute notre interlocuteur avant d’annoncer, « De 2009 à 2014, les dépenses de la Jirama en carburant ont doublé. Cela peut empirer puisque la société ne fait presque pas de maintenance, les machines vieillissent et les délestages empirent ».
Marché de gré à gré
« La situation actuelle de la société d’eau et d’électricité favorise le marché de gré à gré sous prétexte de l’urgence. D’après nos informations, des affaires de gros sous passent par ces marchés et des personnes au sein de la société y gagnent beaucoup », explique notre interlocuteur. En effet, après constatation, le marché sur la fourniture de groupe thermique ne passe pas dans les journaux locaux. Un audit qui est soutenu par la Banque mondiale a été effectué mais le résultat de cet audit est méconnu du public.
« L’audit de la Jirama (gestion, facturation, contrats liant la Jirama à tous ses fournisseurs dont les compagnies pétrolières, les producteurs privés d’électricité, les achats de pièces de rechange, la location de groupes…) ne plaisent pas à des gros intérêts bien établis, même si de nombreuses personnes ont positivement réagi face aux différentes explications qu’il a apportées », indique notre source. « Le fait que certains marchés, pour ne pas dire la majorité sont faits de gré à gré et que la gestion de certains dossiers et personnels font que certains contrats sont entre les mains d’une minorité de dirigeants », se plaint-il. D’après ses explications, les comptes de la Jirama sont audités tous les ans. A part cela, cette société est déjà auditée à plusieurs fois. « Il faut de la transparence pour que l’audit débouche sur des résultats et ce, pour le redressement de la société », poursuit la personne qui s’est exprimée sous couvert d’anonymat.