Ambanja – Les cours du soir interdits
Depuis quelques années maintenant, les professeurs se plaignent de la baisse constante du niveau des élèves. C’est pour pallier ce problème que depuis maintenant une dizaine d’années, les cours du soir font fureur dans la localité et les parents envoient leurs enfants suivre à ces cours pour soit rehausser le niveau de ces derniers, soit pour pouvoir les faire passer les examens officiels plus tôt. Une pratique qui a pris de l’ampleur avec les années, et qui est même devenue un véritable business. En plus de cela, avec le succès des cours du soir, y assister est même devenu une mode dans certaines villes. Pourtant, le District d’Ambanja vient d’interdire officiellement les cours du soir. Une mesure stricte pour Ambanja, dans la Région Diana. Cette interdiction porte sur les cours particuliers allant au-delà de 18h30. D’ailleurs, il a été décrété qu’il serait préférable qu’à cette heure, tous les enfants rejoignent leurs domiciles. Cette décision a été motivée par l’insécurité grandissante dans cette ville.
Incompétence
Malheureusement, même si elle se veut être protectrice, cette mesure porte directement atteinte aux activités des enseignants de cette ville. Par ailleurs, ces derniers considèrent que cette restriction ne peut que nuire à l’intérêt de ces enseignants ainsi qu’à celui des élèves. En effet, ils se demandent si cette interdiction est mal placée par rapport aux réels problèmes de la ville. Toujours selon eux, ce sont les forces de l’ordre qui sont incapables d’assurer la sécurité de la population, et c’est cette incompétence qui devrait être vue de plus près. C’est une opinion quelque peu justifiée puisque il incombe d’abord aux forces de l’ordre d’assurer la sécurité de la population. En plus de cela, une telle mesure de restriction à la liberté de circulation et d’exercice d’activités licites doit être motivée par une nécessité d’ordre public. Néanmoins, ce ne sont pas les cours du soir qui y portent atteinte, mais bien l’inaction des autorités répressives.
Nécessité
Parallèlement, au vu des derniers résultats de la Dren d’Ambanja, le niveau des élèves de cette région laisse à désirer. Par exemple, le taux de réussite au baccalauréat 2016 y a été un des plus bas dans toute la Grande île. Ce qui fait que même si les cours du soir sont sujets à controverse sur leurs caractères bénéfiques, beaucoup d’élèves en ont besoin pour relever leur niveau. Dans une certaine optique donc, les cours du soir sont une nécessité pour l’éducation dans cette ville. Leur interdiction s’avère être une politique qui va à l’encontre de l’amélioration de l’éducation à Madagascar.
Seheno Kely