Mananjary – Un Ampanjaka des Antambahoaka tient tête aux autorités
L’affaire qui s’est déroulée à Mananjary, au début de ce mois-ci, a laissé un arrière-goût amer chez une partie de la population malgache. Pour rappel des faits, une femme de 67 ans a été victime d’une rude vindicte populaire avant d’être brûlée vive publiquement suite à un acte contraire aux mœurs des cette ville, mais qu’elle aurait délibérément commis. Ce jour-là, les forces de l’ordre étaient totalement impuissantes et n’ont pu se mettre en travers du chemin des habitants en colère. De source policière, les éléments du commissariat de police auraient pourtant tenté d’intervenir, mais ce fut vain car les habitants de Mananjary ont violemment manifesté leur irritation face à cette profanation du palais des cinq rois de la tribu Antambahoaka.
Etat de droit
Même si la promesse d’une éventuelle arrestation a émané du Premier Ministre en personne, la situation ne semble pas s’arranger de sitôt. En effet, l’Ampanjaka des Antambahoaka riposte contre cette déclaration du Premier Ministre et déclare qu’aucune arrestation ne se fera à Mananjary. Il est vrai que Madagascar est un pays très à cheval sur le respect des traditions et coutumes, mais en même temps il demeure un Etat de droit où la loi régit principalement les faits et gestes de sa population. La déclaration de l’Ampanjaka des Antambahoaka pourrait-elle être vue comme une menace directe à l’encontre des décisions prises par les autorités ? Il ne faut pas oublier que l’usage peut être considéré comme une autre source du droit malgache. Si les autorités ne prennent pas une décision radicale à l’encontre du phénomène, la répétition constante de la vindicte populaire pourrait tout aussi bien devenir une loi à part entière dans le pays.
Athanase