Réconciliation nationale – Les traditions malgaches avant tout
Le Parlement malgache est en pleine session ordinaire actuellement, la seconde et dernière pour ce qui est de cette année 2016. Plusieurs projets de lois attendent encore leur adoption par les parlementaires durant cette seconde session ordinaire dont le projet de loi n° 010/2016 du 20 mai 2016 relative à la réconciliation nationale. Prévue être adoptée au début de ce mois -ci, la loi n’a pourtant pas encore été votée par les députés de la Chambre basse jusqu’à ce jour. Son adoption n’était pas gagnée d’avance. Le texte ne fait en effet pas l’unanimité au sein des groupements parlementaires, particulièrement au sujet de la mise en place d’un tribunal spécial en matière de délinquance économique, fiscale et financière. Le régime avait décidé de ne pas octroyer d’amnistie aux personnes jugées coupables de délinquance économique, fiscale et financière, ce qui est pour les deux groupes parlementaires, que sont le Tim et le Mapar, une décision politique à l’encontre de leurs leaders, respectivement Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina. Cela complique les choses car il apparait évident que d’un côté, les tenants du pouvoir, qui semble s’être mis à dos ces deux personnalités ne fera pas machine arrière et usera de tous les moyens pour faire adopter le texte tel quel. De l’autre, malgré la divergence de point de vue des deux groupes parlementaires que sont le Tim et le Mapar, la question relève tout de même d’un intérêt commun. Comme solution, certains députés avancent que la loi sur la réconciliation nationale devrait tout simplement faire abstraction des intérêts et calculs politiques. C’est le cas du député Tsabotokay Honoré, élu à Vohipeno, qui souligne que la réconciliation nationale devrait tout simplement se faire selon les traditions malgaches. D’après ce dernier, les malgaches sont connus pour le « Fihavanana », et de ce fait, en matière de réconciliation, nous n’avons rien à envier aux étrangers. Par conséquent, les valeurs malgaches devraient suffire à la réconciliation nationale et selon le député, sa circonscription dispose de tous les moyens nécessaires pour la tenue d’une vraie réconciliation nationale. Il n’est donc ni besoin de se déplacer au Cci Ivato ni de suivre à la lettre les processus exigés par les étrangers. Les traditions et les valeurs malgaches doivent primer avant tout.
Ny Aina Rahaga