J-1 de la proclamation des résultats définitifs de la présidentielle – Encore des inquiétudes et des interrogations
Les deux camps concurrents du second tour de l’élection présidentielle se disent tous détenir les preuves nécessaires pour appuyer leurs déclarations concernant les résultats du scrutin présidentiel du 20 décembre dernier. D’un coté, le camp du candidat Jean-Louis Robinson du parti Avana, soutenu par la mouvance Ravalomanana, insiste, même après une vérification, ensemble devant la Cour électorale spéciale (CES), de l’existence de fraudes massives le jour du scrutin. Pour rappel, le camp Robinson a affirmé que les listes électorales dans neufs Districts, à savoir Soanierana-Ivongo, Bekily, Mahajanga, Marovoay, Toliara-II, Ambanja, Betroka, Amboasary-Sud et Ambovombe ont été restreintes. D’un autre coté, le camp du candidat Hery Rajaonarimampianina du « Hery vaovao ho an’i Madagasikara » (HVM), soutenu par le Président de la Transition Andry Rajoelina, précise que les dossiers présentés par le camp adverse comme ayant des anomalies ont déjà été vérifiés et que le résultat de la vérification ne correspondait pas à ce qui a été prétendu. « Ils n’ont même pas présenté les preuves qu’ils ont prétendues détenir concernant ces fraudes », a affirmé le secrétaire général du parti HVM, hier. Effectivement, la CES, en présence des avocats des deux parties, a déjà procédé à la vérification des listes électorales dans les neufs Districts incriminés à la demande du camp Robinson. Elle a également commencé la confrontation et le recomptage des voix d’une centaine de bureaux de vote faisant l’objet de contestations. Mais jusqu’à présent, la Cour n’a pas encore pris une décision sur cette affaire. Dans ces circonstances, c’est l’électorat qui se perd. En tout cas, il y en a un qui est de mauvaise foi, mais qui ? Et à J-1 de la proclamation des résultats définitifs de ces élections, chacun des deux candidats se dit toujours être le vainqueur.
Pour l’heure, le président de la CES François Rakotozafy a réitéré que selon la légalité en vigueur, cette institution ne peut procéder à un décompte des voix des 20 001 bureaux de vote car cela ne relève pas de sa compétence. La Cour doit désormais se pencher sérieusement et professionnellement sur les requêtes qui sont accompagnées de preuves et donc qui méritent les traitements appropriés.
Recueillis par Vahatra Ny Aina