Cette artiste n’a cessé d’éblouir les amateurs de jazz depuis qu’elle s’est fait découvrir lors du festival international Madajazzcar en 1993. Considérée même comme une référence en matière de jazz vocal dans la Grande île, Joëlle Claude a sûrement hérité son talent de son défunt père, Claude Bass qui fût un bassiste réputé. Son entourage savait qu’elle deviendrait un jour une grande chanteuse car rares sont de nos jours les fillettes de 8 ans qui peuvent interpréter sans fausse note les chansons de l’artiste américain Michael Franks. Cela s’est confirmé avec le temps car quelques années plus tard, elle se trouve sur la même scène avec des grosses pointures internationales du jazz, notamment le saxophoniste Hal Singer, le duo Lenora Zenzalai Helm, le trompettiste Jean Loup Longnon, le brésilien Trop Esperança… Elle enchaîne également des cabarets, des concerts et des festivals un peu partout dans le monde. Sa dernière apparition sur scène était lors de la 27^ème édition de Madajazzcar où elle s’est produite avec la chanteuse et flûtiste Kaylene Peoples. Mais en tout cas, aucune de ses prestations ne passe inaperçue car, outre son sens du swing ravageur, elle est sur scène un véritable rayon de soleil qui a toujours le sourire aux lèvres.

Mélange de styles et d’inspirations

Son expérience dans le jazz s’est, d’année en année, confirmée en côtoyant les meilleurs musiciens malgaches qu’elle considère comme ses amis et sa famille. Parmi ces derniers, on peut citer, entre autres, Nicolas Vatomanga. Portée par cette passion intarissable qu’elle a pour le jazz, Joëlle Claude a longtemps évoqué l’idée d’un album en solo. Cette nouvelle a suscité l’impatience de ses nombreux fans qui, au fil du temps, ont cru que le projet était tombé dans l’oubli. Mais pour la chanteuse, pour qui le jazz est plus une passion qu’un gagne-pain, le projet de cet opus n’a jamais été abandonné. C’est maintenant le bon moment de le dévoiler au grand public. « I’ll Sing for you » ou « Hihira ho anao » a été lancé officiellement hier durant une conférence de presse suivie d’un petit avant-goût au Kudeta urban club. « J’ai concocté ce disque il y a plusieurs années avec mes confrères musiciens, notamment Samy Andriamanoro, Datita Rabeson, Silo, Joël Rabesolo, Nicolas Vatomanga, Titi Razakamiadana, Thierry Razakamiadana… mais c’est cette année qu’on a décidé d’enregistrer en studio », confie l’artiste. Composé de 10 titres, en anglais et en malgache, « Hihira ho anao » est tout à son image un mélange de styles et d’inspirations, laissant la part belle aux mélodies rythmées  d’un jazz intemporel. Ceux qui voudront écouter en live les morceaux contenus dans cet opus devront ainsi venir au Cercle Germano-malgache (Cgm), le 25 novembre à 19h30. Une occasion de découvrir ses propres compositions mettant en valeur une facette créative de sa personnalité.

Tahiana Andrianiaina