Connaissances – Seuls 6% des malagasy maîtrisent le français
Le Sommet de la Francophonie bat actuellement son plein à Antananarivo. Différents Etats sont représentés durant cet évènement. Le socle de base de cette association d’Etat est bien sûr la pratique et la maîtrise de la langue française dans les pays respectifs. Il va s’en dire que la deuxième langue officielle de Madagascar est le français. Il va donc de soi que la plus grande majorité des malagasy maîtrisent cette langue. Pourtant, d’après l’Académie Malagasy et le Sefafi, seuls 6% de la population maîtrisent réellement la langue française. Un chiffre quelque peu dérisoire si l’on tient compte de sa place dans la société. Pour ne parler que de l’éducation qui se fait, dès le plus jeune âge dans cette langue. Et tout au long de l’apprentissage également, c’est le français qui prédomine. Dans tout cela, 15.87% ne pratiquent le français qu’occasionnellement, alors que 0.57% ne parlent uniquement que cette langue. En tout et pour tout, plus de 90% des malagasy ne parlent que leur langue maternelle. Tous ces chiffres remettent donc en question la véritable place de la francophonie à Madagascar. Car apparemment, ce n’est qu’une poignée de la population qui la maîtrise réellement. Néanmoins, on peut aussi constater que la mondialisation et l’ouverture au monde complique les choses. En effet, peu maîtrisent cette langue étrangère, parallèlement de moins en moins de personnes maîtrisent leur langue natale. On peut d’ailleurs noter que le malagasy lambda ne maîtrise sa langue que dans le parler, pour être moins rigoureux dans l’écrit.
Omniprésence
D’autre part, ces chiffres reflètent aussi une réalité étonnante dans la mesure où la pratique du français est omniprésente dans la société. Des slogans de publicités, aux affiches en passant par les actes judiciaires, le français est partout. Quelque fois, il se fait même au détriment des intérêts de la population comme dans le système judiciaires et les cadres légaux. Rappelons que les actes rendus par les autorités ou les intermédiaires de justice se font très rarement en malagasy. Des décisions du tribunal à la simple convocation, se font en français. Malheureusement, cette omniprésence dans ce domaine réduit l’égalité des justiciables devant la justice car c’est souvent par incompréhension que la population agit de la mauvaise manière. Et dans d’autres domaines, les conséquences se font également ressentir. Comme dans les spots de télévision passant au matraquage mais qui deviennent les expressions et les mots de leur*** véritable sens pour finir par induire la population en erreur, et provoquant ainsi une baisse inévitable de la maîtrise du français.
Seheno Kely