Antsohihy – Un bal populaire vire au règlement de compte
Dans la nuit du 9 au 10 novembre 2016, un bal populaire s’est tenu à Ambiriho, dans le district d’Antsohihy en marge de la célébration de noces. Le volume sonore élevé des chansons a attiré tous les habitants des environs qui se sont joints à la fête. Des centaines de personnes étaient amassées sur le petit terrain qui accueillait l’évènement. Comme il est de coutume, lors de fête comme celle-ci, l’alcool coulait à flots mais peu à peu cet excès de boisson a envenimé l’atmosphère. Les esprits se sont échauffés et une bagarre a éclaté, les coups venaient de partout mais finalement tout s’est tassé. La bagarre a eu raison d’un jeune homme d’à peine 15 ans dénommé Tsaralaza, habitant d’un quartier voisin. Son corps sans vie a été emmené par ceux qui l’accompagnaient à son foyer. Mais une semaine plus tard, son agresseur a été clairement identifié, il s’agissait d’un ado de 16 ans habitant Ambiriho.
Pacte de paix
De plus en plus de jeunes malgaches sont actuellement attirés par les festivités, sans parler le milieu social dans lequel ils se trouvent. Les boîtes de nuit de la ville d’Antananarivo sont souvent surpeuplées par 90% d’adolescents, sans compter les divers autres bals populaires le week-end. Ces jeunes, sous l’emprise de l’alcool et de drogue, n’arrivent plus à se maîtriser lors des fêtes. En effet, des cas de bagarre ont souvent été déclarés dans ces moments. L’impunité de l’adolescent de 16 ans, coupable du décès inopiné de la victime est inacceptable pour la famille, ainsi le 19 novembre vers 10 h du soir une quarantaine d’hommes munis de torche, de sabre et de lance sont allés dans le village d’Ambiriho pour se venger de la mort de leur proche. Le bain de sang semblait inévitable, mais heureusement la gendarmerie a été prévenue à temps. A seulement 600 mètres du village, les 40 hommes furent interceptés. 22 d’entre eux, les plus hostiles ont été emmenés à la brigade de la gendarmerie puis relâchés après avoir été enquêtés. Le lendemain, les responsables de la gendarmerie ainsi que le maire local sont descendus sur place pour régler les différends entre les deux parties et conclure un pacte de paix.
Ny Tsiky R.