Francophonie – Opportunité chimérique pour les jeunes malgaches
Plusieurs jeunes malgaches défavorisés ont été engagés comme « prestataires » durant ce sommet de la Francophonie. Ce sont particulièrement les jeunes, filles ou garçons, vêtus de polo jaune et qui ont pour rôle principal de renforcer la sécurité aux alentours du Centre de conférence international Ivato (Cci). Certains d’entre eux ont été recrutés par le Ministère de la Santé publique, tandis que d’autres ont entendu l’offre par bouche-à-oreille. D’une source au courant de l’affaire, ces jeunes sont principalement issus de familles démunies… Certains viennent tout juste d’obtenir leur baccalauréat, tandis que d’autres ont à peine le Bepc. Avant d’être envoyés sur le terrain, ils ont bénéficié d’une formation en langue française, à l’oral et à l’écrit, assurée par l’Alliance Française d’Antananarivo.
Optimiste !
Après avoir longuement discuté avec ces prestataires, il y a lieu de préciser que ces jeunes sont plus que ravis de cette opportunité qui se présente à eux. L’un d’entre eux a d’ailleurs affirmé qu’une telle occasion ne se présentera pas deux fois. Encore une fois, le leurre engendré par le sommet de la Francophonie s’élève au plus haut point. N’oublions pas que l’éducation des jeunes est un problème qui touche plus de la moitié de la population malgache. Or, cet indicateur de la pauvreté à Madagascar n’est pris en considération que lorsqu’un évènement de la sorte se présente. En temps normal, l’incapacité des jeunes malgaches à parler, écrire ou même à comprendre le français est mise de côté. Tout comme le fait que de plus en plus de jeunes malgaches sont incapables de se procurer un emploi digne de ce nom après leurs études. Là encore, les autorités malgaches n’ont pas hésité à tirer profit de la situation pour embellir l’image du pays vis-à-vis des chefs d’Etat invités. Il faut rappeler que ces jeunes prestataires font également office de portiers, agents de sécurité et tout ce qui concerne la logistique. Ceux-ci viennent en même temps en renfort à l’équipe sanitaire ou encore à celle de la cantine en cas de besoin. Un travail relativement dur, pourtant facilement praticable dans n’importe quel établissement, à n’importe quel moment, avec une bonne volonté de recrutement. Le sommet de la Francophonie ouvrira t-il les yeux à ces autorités sur la nécessité de l’éducation dans le pays ? Ne soyons pas trop optimistes !
Athanase