Il n’y a pas à se faire de bile à ce sujet, qui que soit le vainqueur d’entre les deux candidats à la présidentielle, il prendra très vite de l’épaisseur. Il faut bien s’entendre, on ne parle pas ici de l’apparence physique, le charisme que l’on dégage peut être lié à l’apparence physique, mais celle-ci ne conditionne pas systématiquement l’autorité ou l’aura que dégage la personnalité d’un individu.  Que ce soit Hery ou Jean-Louis ou bien Jean-Louis ou Hery, même si l’un a qualifié de gringalet un jour l’autre, la fonction suffira à revêtir de son habit l’heureux élu. 
Il n’y a pas pour autant à anticiper et à prendre les deux pour des mastodontes, ni l’un ni l’autre n’appartenait à la catégorie des poids lourds de la classe politique, ils ont plutôt plafonné dans le peloton des seconds rôles et c’est seulement la vague des hasards et l’art de saisir au passage chaque opportunité qui les ont basculés au devant de la scène. Il n’y a pas de quoi en faire une crise, même si la situation provoque des poussées d’urticaire à quelques-uns qui s’y voyaient déjà. De sa fonction celui qui sera Président de la République saura en avoir l’air, comme tous ceux qui l’auront précédé ont réussi à donner le change plus ou moins gauchement. Savoir prendre l’apparence fait partie des compétences banales, déployer les qualités et capacités utiles constitue un autre exercice que très peu parviennent à réussir. Il n’est cependant pas écrit que Hery ou Jean-Louis ne surpassera pas ses prédécesseurs par ses performances, on peut souhaiter que celles-ci s’inscrivent dans le sens de la bonne marche, et non pour réaliser d’autres records et de vitesse et de chiffres dans les opérations pas très claires mais que tout le monde subodore tant c’est cousu de fil blanc. Depuis la 2ième République, les gens ont appris la technique d’avoir à se taire comme recette de sauvegarde individuelle. Les régimes se sont succédé sans qu’il n’y en ait eu un pour remplacer l’autre. A chaque période correspond au moins un scandale étouffé. Même du mandat écourté du Professeur Zafy, on se rappelle le film tragi-comique « Flamco et les branquignols », et dont la suite n’a pas été à la hauteur du mal, un règlement de l’affaire en queue-de-poisson.

Léon Razafitrimo