Le 16^ème Sommet de la Francophonie ne quittera certainement pas les pages des journaux de la place de si tôt, et même longtemps après, l’on sera encore obligé d’en parler. Les choses à dire ne manqueront jamais concernant ce rendez-vous international, tellement il y a d’invités, tellement il y a d’évènements. Et cela dans tous les domaines, que ce soit politique, économique, social, culturel et même des faits divers il y en avait depuis ces quelques jours. Pour ainsi dire, tous les ingrédients, pour un bon sommet comme pour un bon journal, sont là. Les avions atterrissent à tour de rôle depuis hier soir sur le tarmac de l’aéroport d’Ivato. Et jusqu’à hier, bon nombre de chefs d’Etat et de gouvernement des pays membres de l’Organisation internationale de la Francophonie ont encore posé le pied sur la Grande île. Aujourd’hui encore, Madagascar aura à accueillir, tôt dans la matinée, le président qui est sans doute le plus attendu du Sommet à savoir François Hollande. En parallèle à ces mouvements du côté d’Ivato, d’Iavoloha ou d’Andohatapenaka, on remarque aussi que de plus en plus de citoyens se retrouvent dans l’esprit de ce sommet.

Tout d’abord, et nous l’avons déjà fait remarquer hier, l’affluence au beau Village Voara de la Francophonie ne cesse d’augmenter de jour en jour. De plus en plus de tananariviens viennent visiter et apprécier ce beau village au cœur d’une ville qui fatigue et lasse plus que jamais. La faute à qui ? Aux premiers responsables de la capitale bien évidemment. Mais là n’est pas la question. Nous disions donc que le nombre de personnes qui passent du côté d’Andohatapenaka ne cesse de se multiplier jour après jour. Bien évidemment, il y en a qui en sorte déçu, que ce soit de l’organisation ou tout simplement des expositions permanentes et animations qui s’y déroulent chaque jour. Mais d’autres, par contre, prennent la sortie satisfaits, avec le sourire et ne regrettant point d’être venus. Outre cela, le nombre de personnes qu’on croise dans la rue avec soit un fanion de l’Organisation internationale de la Francophonie, soit avec carrément un tee-shirt écrit dessus « Antananarivo, 16^ème Sommet de la Francophonie » sont devenus nombreux également. Ces gens-là, jeunes ou vieux, filles ou garçons, de 7 à 77 ans, avec leurs tee-shirts et leurs fanions, se retrouvent de fait dans le rendez-vous de la Francophonie qui se déroule dans la capitale. C’est là une chose que l’on ne peut nier.  Idem pour ceux et celles qui sont passés ou passeront par le village de la Francophonie. Pourtant au départ, rien ne prédisait que les malgaches allaient démontrer un intérêt de la sorte  à l’arrivée de ce Sommet de la Francophonie. En effet, que ce soit sur la toile, sur les réseaux sociaux, dans la presse et même dans les discussions de couloirs, on parlait surtout de désintéressement, de dépenses en trop, ou juste du fait que la population malgache n’a rien à y gagner.

Mais malgré cela, malgré toutes ces critiques, le Sommet a donc bien eu lieu dans la capitale malgache et a réussi à séduire bon nombre de tananariviens, que ce soient des étudiants, des écoliers, des parents ou des fonctionnaires. Hors des murs de réunion et des hôtels, certains pays comme le Québec profitent de l’occasion pour s’investir à fond dans le social. Idem pour la population qui essaie de s’évader pour une semaine d’une routine infernale à Antananarivo. D’une façon ou d’une autre, nous nous sommes tout de même un peu impliqués dans la bonne marche du 16^ème Sommet de la Francophonie. Que ce soit à travers le fait qu’on ait suivi certaines directives émises par les autorités. Ou encore à travers notre visite au village de la Francophonie. Et même pour le simple fait de se balader avec  un tee-shirt ou un fanion à l’effigie de ce rendez-vous des pays francophones. Et pourtant, dans tout cela, on constate que les malgaches ont été peu impliqués dans la tenue de ce sommet de la Francophonie. Peu ou un peu impliqué mais en tout cas pas assez.

Ny Aina Rahaga