Sénat – Potentiels du numérique incompris
Le monde est sans doute à l’apogée de l’utilisation des moyens de communication dans le quotidien de tout un chacun. Et le développement accru du numérique y est pour quelque chose. D’ailleurs, il y a bien longtemps que les téléphones ne servent plus seulement qu’à communiquer via la parole ou les messages. Et désormais, toute institution qui se respecte en tant qu’entité moderne et efficace, se doit de travailler avec et à travers le numérique. C’est dans ce contexte que Daniel Chausse, représentant de l’Association francophone des préventions des risques numériques a rendu visite au président du Sénat Honoré Rakotomanana, hier. Cette visite a pour but de mettre en place une coopération avec l’Etat Malagasy, par l’instauration de la pratique numérique au Sénat. Une bien belle initiative pour cette célébration du Sommet de la Francophonie dans la mesure où la population a encore un accès moindre au numérique, avec moins de 5% pour l’accès à Internet. Mais malgré cette nécessité de s’aligner par rapport au progrès, le président de la Chambre haute du parlement ne le conçoit pas dans son intégrale utilité. En effet, selon lui, la numérisation servirait à archiver des dossiers tels que l’état civil, les lois ou celles nouvellement adoptées. C’est une utilisation quelque peu dévalorisante et une sous-estimation du numérique qui, au-delà de servir pour des archives, pourraient améliorer le quotidien de toute une nation.
Etant donné que le numérique est aujourd’hui une nécessité, elle peut également s’avérer être un atout. De plus, il y a longtemps que les services publics et les institutions à Madagascar n’ont plus évolué avec le temps. Malheureusement, certains bureaux doivent encore taper à la machine, une réalité qui est loin de répondre aux besoins de qualité des services. D’ailleurs, ce retard dans l’utilisation du numérique entraîne inexorablement un frein au développement. Pourtant le numérique, à part ses capacités de stockage, est un moyen de communication rapide, une gestion des banques de données pratiques et des services plus rapides. Des qualités que bien évidemment, le chef d’institution ne saisit pas. Et c’est peut-être cette sorte d’incompréhension qui empêche le réel développement de Madagascar, puisque même ces dirigeants ne comprennent pas le vrai potentiel des outils mis à leur disposition.
Régis Kabary