Dissolution de la CES – Instabilité de l’ordre et nouvelle manifestation
« La Cour électorale spéciale (CES) a failli à sa mission pour avoir prononcé des décisions partiales pour la victoire de Hery Rajaonarimampianina malgré les preuves présentées par nos avocats », a tonné Jean-Louis Robinson devant ses partisans à Behoririka, samedi dernier. Cela fait quelques jours que l’acteur politique véhicule la nécessité de mettre en place une troisième Cour pour revoir les résultats électoraux du second tour. Mais dans sa démarche, le candidat au second tour de l’élection présidentielle arrache à tout citoyen le semblant de droit qu’il lui reste : celui de croire en la compétence des juridictions. En effet, non seulement les décisions de la Cour électorale spéciale sont définitives et susceptibles d’aucun recours mais de plus, aucune autorité ne lui est supérieure pour statuer sur quoi que ce soit. C’est tout le système de la juridiction qui risque de s’écrouler. Dans la foulée, Jean-Louis Robinson fait appel au Tribunal international concernant les fraudes massives que son équipe aurait constatées lors des scrutins jumelés et « l’irresponsabilité de la Cour électorale spéciale dans le traitement des requêtes ».
Stratégie
Samedi, les descentes dans les rues prévues par les partisans du Docteur Jean-Louis Robinson se sont soldées par un échec. Le candidat au second tour de l’élection présidentielle a annoncé la mise en place d’une stratégie bien rôdée avant de passer à une manifestation en dehors de leur fief. « Une politique devra être clairement établie pour organiser une sortie hors de ce quartier général de notre comité de défense du choix du peuple, ainsi que des manifestations dans les autres régions du pays. D’ores et déjà, j’assume pleinement ma mission au sein de ce comité qui est de défendre farouchement le choix véritable du peuple », a-t-il notamment signifié. « Nous n’envisageons pas de tuer nos compatriotes, étant des personnes sages et sensés », a-t-il encore soutenu pour tempérer l’envie de sortir des « zanak’i Dada ». Des barrages ont commencé à être érigés dans l’après-midi de samedi aux alentours de la place. Les forces de l’ordre ont effectué leur ronde habituelle pour démanteler toute les manœuvres sans utiliser les bombes lacrymogènes pour disperser les manifestants. Déjà, les versions de cet incident divergent lorsque les partisans de « Dada » notent des fauteurs de troubles qui veulent salir leur mouvement de contestations tandis que d’un autre côté il est avancé des manifestants « mécontents de la décision du Docteur Jean-Louis Robinson, jugée trop lente ».