Le monde en a besoin
Le monde a besoin de quoi exactement ? En ce moment, la planète entière est confrontée à plusieurs problèmes d’importance vitale pour la plupart. Comme la question du réchauffement climatique, par exemple, qui est causé en grande partie par les pays développés alors que ceux qui en souffrent le plus sont ceux du Tiers-Monde. Relié à cela, la pollution également fait ravage dans notre monde actuel, allant jusqu’à priver certaines villes et capitales du monde de voir le ciel et le soleil. D’autres, avec un degré en dessous mais non moins importants, concernent également le monde entier, tels que la question de l’avancement du terrorisme à travers le globe et les actes de barbarie commis ici et là. Idem en ce qui concerne la crise des migrants qui constitue à dépeupler certaines régions de la terre, à faire disparaître des cultures et des civilisations mais aussi à fragiliser une économie mondiale déjà assez fragile. En clair, autant de problèmes auxquels nous devons faire face tous les jours. Alors, par rapport à tout cela, le monde a besoin de quoi exactement ?
Avec la mort subite de Fidel Castro, l’un des derniers gardiens du communisme, le paysage politique mondial risque de changer fortement. Malgré le fait que cela fait des années qu’il a cédé la place à son frère, le fait qu’il ait été encore vivant pesait dans la balance. « Sans lui, la scène mondiale va paraître singulièrement pasteurisée. Sa dégaine de vieux barbudo en treillis vert olive, ses coups de gueule légendaires et sa manière unique de se prendre pour le phare de la révolution mondiale en avaient fait un monument », décrit LePoint International. Légende vieille de plus de 60 ans, la révolution cubaine a fasciné les masses opprimées du tiers-monde aussi bien que les élites instruites du monde occidental. Une histoire « héroïque » qui doit être replacée dans son contexte : le vide politique à Cuba dans les années 1950, une démocratie fragile contrôlée par un dictateur, Fulgencio Batista, une classe dominante de gros propriétaires sans projet politique national… La Constitution de 1940, qualifiée de « progressiste », n’exclut ni la corruption ni le détournement des fonds publics ni même le gangstérisme mafieux. Les Américains y contrôlent presque tout : de la production de sucre à la vie politique, de la défense à la vie culturelle. Fidel Castro aurait pu reprendre à son compte la formule du président mexicain Francisco Madero à propos de son pays : « Pauvre Cuba : si loin de Dieu et si proche des Etats-Unis ! » C’est sur ce terreau propice à la révolte que surgit Fidel Castro. C’est ainsi que les médias du monde raconte l’histoire de Fidel Castro que la Cia a tenté près de 638 fois de tuer. Pourtant, à l’annonce de la mort de Fidel Castro, alors que des dirigeants comme Poutine et même Ratsiraka s’inclinent, les Cubains de Miami sont sortis dans les rues pour fêter l’évènement tragique. Pourtant, chez eux, des étudiants se sont rassemblés devant l’Université de La Havane, où Fidel Castro a effectué ses études, pour lui rendre un dernier hommage. Tout cela pour dire que les avis divergent entre les personnes. Pour certains, Castro a tout simplement failli à son objectif et mené la révolution cubaine à sa perte. Pour d’autres, il est simplement celui qui a tenu tête à la première puissance mondiale durant des années et ce, malgré toutes les menaces et un embargo qui a duré des décennies.
Le monde a besoin de ces gens qui osent agir et qui peuvent changer ne serait-ce qu’un peu le cours de l’histoire. C’est là ce qu’on devrait comprendre avec la mort de Fidel Castro. Face aux enjeux énormes évoqués au tout début de la réflexion, il est nécessaire que chaque citoyen prenne conscience de la nécessité d’agir, que ce soit dans le sens ou non des priorités des décideurs, qu’ils soient nationaux ou internationaux. Les tenants du pouvoir à Madagascar devraient donc comprendre par cela qu’il ne suffit point de s’aligner auprès des grandes puissances, mais savoir tracer son chemin quand il le faut. Il faut également souligner ici, et cela vaut énormément pour le pays, que la révolution est nécessaire et que “ceux qui rendent une révolution pacifique impossible rendront une révolution violente inévitable.”
Ny Aina Rahaga