Partisan de la lutte contre le néocolonialisme à travers le capitalisme et ancien leader de la révolution socialiste, l’Amiral Didier Ratsiraka n’a pas manqué l’occasion de s’exprimer pour rendre un dernier hommage à son « ami » Fidel Castro, décédé vendredi dernier à l’âge de 90 ans. Ainsi l’ancien président malgache n’a pas omis de mentionner que  le légendaire Líder Máximo  était son ami et son frère. Il a présenté en son nom, à ceux de son épouse et de son parti politique, Arema, ses sincères condoléances à la famille de Fidel Alejandro Castro Ruz  et au peuple cubain. La réaction de Didier Ratsiraka face au décès de Fidel Castro respecte la logique puisque les deux hommes faisaient partie du groupe des chefs d’Etat des pays de l’Est et de l’Ouest. Ils se sont rapprochés dans les années 70 où Didier Ratsiraka a pris pour la première fois le pouvoir à Madagascar. Leurs idéologies socialistes ont forgé un lien étroit pour renforcer la notoriété du bloc des non alignés pendant la guerre froide. La puissance de Castro a influencé les présidents africains à tenir tête à la politique des anciens pays colonisateurs.

Difficile à éliminer

« Le commandant en chef de la Révolution cubaine est décédé à 22 h 29 ce soir », a annoncé son frère Raul Castro, vendredi soir sur la télévision nationale. Fidel Castro venait de célébrer son 90è anniversaire, en juin 2016 après quelques années de rumeurs sur son état de santé. En effet, il a cédé son poste de premier secrétaire du parti communiste de Cuba à son frère Raoul qui devient automatiquement le chef de l’Etat. Entre février 2004 et avril 2015, il a disparu complètement des médias. Puis, il est sorti de ses plusieurs mois sabbatiques en faisant quelques déplacements, recevant chez lui de hautes personnalités et en publiant des réflexions. Fidel Castro reste l’un des rares leaders révolutionnaires que les occidentaux n’ont pas pu éliminer. Il a vu se succéder 10 présidents américains mais aucun d’entre eux n’a rien pu faire pour l’effacer. Finalement, Barrack Obama a adopté, il y a deux ans, une politique d’ouverture et de réconciliation avec le Cuba. C’est un symbole de la victoire de Castro. Pourtant, d’autres présidents et chefs de guerre antioccidentaux et anti-américains comme Gnassingbé Eyadéma, Mohammed Hosni Moubarak, Saddam Hussein, Mouammar Kadhafi ont été éliminés. Didier Ratsiraka non plus n’a pas pu mener jusqu’à son terme sa politique de reconstruction de Madagascar. A deux reprises, l’Amiral rouge a été obligé de quitter le pays suite à de violents mouvements populaires.

Dom