Plusieurs individus  regroupés au sein de l’association Wake Up Madagascar s’étaient rendus à Andohatapenaka samedi dernier. Ils se sont attroupés sur les lieux aux alentours de 11 h avant se quitter aux environs de midi et demi. Bien entendu, les gendarmes étaient également au rendez-vous. Venus beaucoup plus tôt que les manifestants, les éléments de la gendarmerie ont formé un barrage pour maintenir l’ordre. Le fait que le calme soit le mot d’ordre de ce regroupement en masse, n’a pourtant pas empêché les protestataires d’émettre ouvertement leurs demandes. Ces derniers ont brandi des pancartes portant, entre autres, comme inscriptions « Stop aux abus de pouvoir », « Pourquoi cacher la pauvreté du peuple ? », « c’en est assez ! », « on veut la liberté d’expression », etc. Ces messages étaient particulièrement adressés aux chefs d’Etat étrangers ainsi qu’aux autorités malgaches. D’après Rasoarilala Hermine dite Zara, une manifestante, l’endroit a été spécifiquement car pour rejoindre le Centre de Conférences International (Cci) Ivato, les invités étrangers ne pouvaient pas les rater en passant par cette route.

Accueil chaleureux

Une plaie encore ouverte depuis la colonisation de Madagascar s’est fait ressentir parmi la foule qui s’était attroupée sous le nom de Wake Up Madagascar. Tel était le message caché derrière la pancarte « 120 ans de pauvreté avec la France ». D’après toujours Rasoarilala Hermine, la population est pauvre et les autorités ne font qu’exploiter injustement les richesses naturelles du pays. C’est pourquoi Madagascar n’est pas encore en mesure d’accueillir un sommet d’une telle ampleur. D’ailleurs, la plupart des habitants de la Grande île ne se considèrent absolument pas comme francophones, mais des Malagasy. Certains ne prononcent pas le moindre mot en français, tandis que d’autres ne savaient même pas qui étaient les chefs d’Etat présents à ce Sommet. François Hollande a souvent été confondu avec Nicolas Sarkozy au cours d’une interview. Par ailleurs, les problèmes qui minent la population malgache n’étaient même pas parvenus aux oreilles des concernés. La secrétaire générale de la Francophonie, Michaëlle Jean, avait réitéré ses sincères remerciements à Madagascar lors de son discours durant la conférence de presse qu’elle a donné à la fin du sommet de la Francophonie, hier. « Nous sommes fiers que cela ce soit passé chez vous. Nous repartons avec tous les sourires de ces jeunes, de ces familles. » Tels étaient ses mots. Le représentant de l’Arménie a d’ailleurs ajouté avoir eu droit à un « accueil chaleureux des autorités malgaches et du peuple malgache ». Alors, est-ce que la vitesse à laquelle roulaient les cortèges qui passaient à Andohatapenaka aurait empêché nos invités de remarquer les mots inscrits sur les bouts de papiers brandis les membres de Wake Up Madagascar ?

Athanase