Madagascar inaugure ses premiers plans d’aménagement des pêcheries à l’échelle communautaire avec l’appui de WWF et financés par le BMZ (Bundesministerium für wirtschaftliche Zusammenarbeit und Entwicklung, le ministère fédéral de la Coopération économique en Allemagne)  dans quatre villages du nord-ouest du pays à savoir,  Antenina, Ampasivelona, Ankazomborona et Antsatrana, situés dans la baie d’Ambaro, District d’Ambilobe, Région Diana.

Signée par le ministre de la Pêche et les représentants communautaires des hameaux à l’issue de deux journées de concertation, les 11 et 12 novembre à Ambilobe, la validation de ces documents, qui sont des outils de gestion, constitue une étape importante dans le développement local.

En effet, la gestion de l’accès aux zones de pêche et aux ressources halieutiques est désormais du ressort des communautés locales. Cette initiative est une coopération entre ces communautés villageoises, le ministère de la Pêche et des ressources halieutiques et des partenaires techniques tels que WWF.

Pour rédiger les quatre projets du plan d’aménagement, des concertations publiques auprès des communautés villageoises ont été réalisées afin de récolter leurs attentes dans la gestion de leur zone de pêche.

Préservation de l’écosystème marin et côtier

L’adoption de ces documents conforte les projets de préservation de l’écosystème marin et côtier déjà en cours et l’amélioration de la pêcherie artisanale (petite pêche) de la baie d’Ambaro. Ces documents sont les premiers plans d’aménagement des pêcheries élaborés au niveau local, en dehors du processus de mise en place d’une aire marine protégée, d’un mécanisme de gestion locale des aires marines et ce, après la promulgation du nouveau code de la pêche et de l’aquaculture.

Responsabiliser les villageois qui sont les premiers bénéficiaires

« L’objectif fixé est de rendre à cet écosystème particulier des mangroves sa valeur marchande et écologique, pour le bien-être des communautés présentes et futures. Il est important de responsabiliser ces associations villageoises ainsi que les communautés de base dans la gestion locale de la pêcherie, car au final, elles sont les premiers bénéficiaires d’un tel projet », explique le ministre de la Pêche, François Gilbert, venu à la rencontre des villageois de la baie d’Ambaro.

Il souligne que « Les décisions prises lors des consultations publiques auprès de ces communautés seront proposées au gouvernement qui sera en charge de les transformer en projets de loi. »

Potentiel de la baie d’Ambaro

Le potentiel économique de la baie d’Ambaro est considérable, si la gestion de la pêche et des ressources halieutiques est efficace. En effet, les forêts de mangroves qui s’y trouvent sont les plus denses de Madagascar, mais les stocks de crevettes se sont effondrés en 40 ans, faute de mesures efficaces de gestion. Or, pour l’ensemble des communautés d’Antenina, Ampasivelona, Ankazomborona et Antsatrana (et les villages contigus), la pêche et les ressources halieutiques issues des mangroves forment les principales sources de revenus.

Principales prises des pêcheurs

Crevettes, crabes, holothuries, sardines et poissons constituent les principales prises des pêcheurs de la baie d’Ambaro. L’aménagement de cette activité leur permettra d’augmenter leurs revenus, puisque de nouvelles pratiques conformes aux gestions durables de ces ressources seront appliquées, allant des méthodes et des outils de pêche (pirogues et filets à mailles adaptées) à la reconstitution des stocks de poissons grâce à la fermeture saisonnière de la pêche. La promotion et le renforcement des surveillances communautaires conduites conjointement avec le Centre de surveillance de pêche (CSP) seront une des conditions sine qua non et novatrices de la mise en œuvre de ces PAP.

En tendant la main aux représentants communautaires, le ministre de la Pêche et les représentants des partenaires locaux assurent leur soutien dans cette nouvelle étape du développement local de la baie d’Ambaro.

Recueillis par FR