Opération de charme – Mobilisation des « Mpitan-kazomanga »
Le ministère de l’Education nationale a profité du Sommet de la Francophonie pour en faire un outil de propagande à l’avantage du régime. Ainsi, près de 2 000 lycéens venant de toutes les circonscriptions scolaires et des directions régionales de l’éducation nationale ont été invités à assister aux événements entrant dans le cadre de cette rencontre internationale. Dimanche dernier, un responsable au sein du ministère a expliqué à la presse que ces élèves auront pour mission de transmettre, à travers des exposés, le déroulement du Sommet, à leurs camarades d’école. Hier, ces 2 000 jeunes ont été invités par le président Hery Rajaonarimampianina au centre de conférences international d’Ivato. Pendant cette rencontre, le chef d’Etat a mis l’accent sur les retombées positives du Sommet de la Francophonie. Une manière d’inculquer aux lycéens que l’Etat a bien travaillé et a fait le bon choix malgré les dépenses excessives pour l’organisation de cette rencontre internationale.
Mobilisation des « Mpitan-kazomanga »
La délégation lycéenne, composée d’étudiants et d’enseignants, a été accompagnée par des dignitaires traditionnels communément connus sous le nom d’Ampanjaka ou Mpitan-kazomanga selon la région. La présence de ces personnalités traditionnelles dans la capitale, et parmi les invités du président par le biais du Men, fait penser à une stratégie de gestion de la politique sociale locale. Il est connu que les postes à responsabilités au sein du Men sont, pour la plupart, occupés par des diplômés sortant du département de sociologie de la faculté Degs de l’université d’Antananarivo. La base fondamentale des études dans cette faculté, du moins pour les anciennes promotions, se focalise sur l’importance des « Mpitan-kazomanga » au cas où les dirigeants voudraient avoir un soutien social inébranlable. L’équipe du Men serait en phase d’expérimenter les thèses d’un certain anthropologue, le professeur Ratsimbazafimahefa, qui insistent sur l’importance de la bénédiction et du soutien des Mpitan-kazomanga pour renforcer l’influence du pouvoir au niveau local. Il reste à savoir si ces chefs coutumiers entreront dans le jeu politique des dirigeants. Certes, ces personnalités détiennent à la fois le savoir, la sagesse et le pouvoir local, mais la situation actuelle a déjà bouleversé les rapports de forces entre l’organisation traditionnelle et l’Etat. Pas plus tard que la semaine dernière, un haut dignitaire de la région du Grand sud a brisé le silence face aux différends qui opposent les « zanak’Androy » à l’Administration en général. Cette haute personnalité a lancé un appel aux citoyens de ne pas verser dans les jeux politiques et surtout de respecter la loi.
Dom