Des victimes innocentes
Un accident du côté de Soarano dans la soirée d’hier devrait en conscientiser plus d’un, même si les accidents de circulation, il y en a 1000 en une journée à Antananarivo. Bien évidemment, peu de gens sauront ce qui s’est passé et c’est pour cela qu’il est nécessaire de décrire en premier ce qu’il s’est passé. Un chauffeur ivre a percuté une charrette et a traîné son tireur sur plus de 10 mètres avant de s’arrêter, lui causant des blessures à la tête et une fracture dans le bas du dos, ou pire encore à la colonne vertébrale. Le pauvre a été emmené à l’hôpital directement mais malgré tout, cet accident lui portera préjudice pour un long moment, peut-être pour toute la vie. Voici donc un fait à l’image même de la situation malgache, non seulement concernant les accidents de la route mais aussi en ce qui concerne la situation politique et économique nationale. A première vue, il est vrai que cela n’a rien à voir mais si l’on y réfléchi bien, à Madagascar, ce sont les imprudences et surtout l’inconscience des uns qui font des autres des victimes innocentes.
La saison des pluies a bel et bien commencé dans la capitale et après les premières gouttes avant-hier, qui sont tombées environ pendant trente minutes, Antananarivo s’est retrouvée une nouvelle fois sous les eaux. Pourtant, ces dernières semaines, comme nous l’avons rapporté dans notre édition d’hier, la Commune urbaine d’Antananarivo avait lancé une forte campagne médiatique sur le curage dans les arrondissements de la capitale. Le fait est là, pour la Commune et ses dirigeants, les travaux sont en premier axés sur le paraître et non dans l’action concrète. C’est ainsi que la capitale s’est retrouvée sous les eaux en seulement trente minutes avant-hier et hier également. Pour rappel, à la mi-saison, des pluies se sont déjà abattues sur Antananarivo et avaient déjà causé des sinistres considérables mais également des pertes en vie humaine. Force est de constater que même après quelques mois de possible réflexion, la Cua n’a toujours rien fait. Comme on le disait, ce sont l’imprudence l’inconscience des uns qui font des autres des victimes innocentes.
Toujours pour le compte de la Commune urbaine d’Antananarivo, la police communale aurait fait une autre victime dans sa « mission » d’assainissement des rues de la capitale. Relayée par les réseaux sociaux, l’information faisait état d’un jeune homme, vendeur à la sauvette sur les trottoirs du centre ville, frappé par les éléments de la police communale jusqu’à évanouissement. Après quoi ces hommes de loi se sont empressés de prendre les sacs à main qui lui servaient de marchandises. A récupérer bien évidement, pour les plus courageux, à Anosipatrana. Toujours est-il qu’après avoir envoyé une vieille dame outre-tombe, après avoir tabassé un sous-officier de l’armée en tenue civile ainsi que sa femme enceinte de huit mois – ce qui a failli provoquer un affrontement entre la police communale et des camps militaires de la capitale - la Commune Urbaine d’Antananarivo n’a cessé de se justifier, de se trouver une parade tout en continuant donc de frapper et de mettre K.O des citoyens de la ville. Comme on le disait, ce sont l’imprudence et l’inconscience des uns qui font des autres des victimes innocentes.
Cela n’est rien comparé à l’indifférence des tenants du pouvoir face à la misère du peuple malgache. L’on n’a pas assez dit combien la population malgache avait été mise à l’écart lors du sommet de la Francophonie. Mais l’heure n’est plus à débattre sur la question, car les malgaches font face à plus de problèmes encore. Pour ne parler que de la situation dans le Sud de la Grande île qui ne cesse de se détériorer. Ou encore le coût de la vie et le prix des denrées alimentaires qui ne cessent d’augmenter dans tous les recoins de Madagascar. L’inexistence d’une politique adéquate afin de répondre aux besoins et solutionner les problèmes du pays sont des témoins de l’incompétence des tenants du pouvoir. Il suffit de voir le nombre de mendiants dans les rues des grandes villes de Madagascar, de voir le nombre d’enfants déscolarisés qui ne savent ni lire ni écrire et se trouvent obligés de travailler pour pouvoir manger le soir. Et ce n’est là qu’une infime partie des maux du pays. Comme on le disait, ce sont ces imprudences et ces inconsciences des uns qui font des autres des victimes innocentes.
Ny Aina Rahaga