Charte de la Société civile – Le Mcri rejeté par le mouvement Rohy
La décision de la mise en place d’une charte pour la Société civile malgache découlait de sa volonté d’être indépendante à l’égard surtout des politiciens. A maintes reprises en effet, bon nombre d’hommes politiques ont essayé d’instrumentaliser les Organisations de la société civile (Osc), d’où leur décision cette année d’établir une charte de la société civile. Plusieurs points de repère et références ont été décidés à ce sujet comme la charte africaine sur la démocratie, les élections et la gouvernance ou encore les accords de Cotonou. La charte en question viserait à définir le rôle, les objectifs mais aussi et surtout la déontologie de la Société civile malgache. Mais comme ce fut le cas pour le malheureux code de la communication de la presse, l’Etat semble vouloir s’immiscer à tout prix dans l’élaboration de cette charte, sans doute afin de pouvoir la maîtriser elle aussi. En effet, le Ministère de la Communication et des relations avec les institutions (Mcri) a réussi à se glisser dans le comité de rédaction de la Charte en tant qu’accompagnateur. Ce qui n’a pas tardé à faire réagir le mouvement Rohy, une des plus grandes plateformes regroupant les Osc malgaches. C’est ainsi que le mouvement Rohy a pris la décision de se retirer et de ne plus adhérer dans le processus d’élaboration de la charte de la société civile, actuellement piloté par le Mcri avec l’actuel Comité de rédaction dans le but de défendre l’intérêt et l’indépendance de la société civile Malagasy. Cette décision a été prise après plusieurs débats et consultations, mais a aussi bénéficié d’une validation de la Coordination générale de Rohy. Plusieurs motifs ont été avancés, dont le respect par la société civile des fonctions régaliennes de l’Etat, donc l’Administration doit, en contrepartie, respecter son indépendance et, par conséquent, son rôle de contre-pouvoir. Ainsi, « faisant connaître et revendiquant que Rohy respecte les fonctions régaliennes de l’Etat, ne fait pas de la politique politicienne et ne s’immisce pas aux rôles attribués à d’autres parties prenantes de la société (Etat, Secteur privé et Ptf) et vice-versa, le mouvement se protège jalousement des ingérences de quiconque tiers sur la conduite de ses affaires internes pour que la société civile puisse évoluer et prendre ses responsabilités sur des bases et positions correctes ; apportant des solutions et alternatives concrètes, en tant que force de proposition indépendante et constructive. ». Rohy reste toutefois ouverte à toutes les Osc pour l’élaboration de la charte de la société civile malagasy de façon indépendante, en conformité avec cette décision de l’Assemblée générale et de la réunion de la coordination du mouvement en date du 08 novembre dernier. Désormais, tout processus parallèle initié par d’autres organisateurs pour l’élaboration ou la validation de la charte de la société civile malagasy n’a donc plus l’aval et le support de Rohy et celle-ci appelle les Organisations membres de ne pas y adhérer.
Régis Kabary