Soamahamanina – Un régime timide, des villageois pressés
Depuis le verdict du procès des leaders de l’Association Vona fitiavan-tanindrazana qui regroupait la plupart des habitants de la Commune Soamahamanina qui ont été condamnés à des peines sursitaires, les voix se sont tues là-bas. Pour rappel, les villageois de cette petite commune avaient protesté contre l’exploitation par les chinois, de la société Jiuxing Mines Sarl, de la mine d’or sur leurs terres. Une exploitation qui avait ravagé des hectares de forêts, plusieurs toits de maisons et de nombreux tombeaux. Face à cela, les habitants de cette commune ont manifesté sans relâche et ont dû affronter à maintes reprises les forces de l’ordre envoyées par le régime pour les mater. Ce qui a abouti à l’emprisonnement des leaders de l’association Vona Fitiavan-tanindrazana mais également la décision du régime de suspendre l’autorisation des chinois d’exploiter la mine. Face à cela, les villageois avaient réclamé que le régime décide et confirme par décret l’annulation pure et simple du contrat d’exploitation. Ce qui n’a pourtant pas encore été fait jusqu’à maintenant. Ainsi, face à ce régime timide dans la prise de décision, les villageois ont repris leurs pancartes et demandent à ce que l’Etat promulgue au plus vite le décret d’annulation tant attendu. Après tant et tant de péripéties, avec les peines sursitaires à l’encontre de ses leaders, la population de Soamahamanina craint encore le retour des chinois de la société Jiuxing mines Sarl. Car en effet, celle-ci ne peut plus maintenant manifester comme auparavant au risque d’envoyer ses amis de l’association Vona fitiavan-tanindrazana directement en prison pour un long moment. Une étude bien faite par les tenants du régime afin de la tenir tranquille au cas où les chinois devaient revenir sur les lieux. Nul n’ignore en effet que tôt ou tard, ces derniers reprendront leurs activités et que la suspension n’est qu’une manœuvre pour faire tasser la révolution qui commençait à prendre de l’ampleur. Et la crainte des villageois de Soamahamanina se justifient car jusqu’à maintenant, des mois après le supposé départ des chinois, de nombreuses tentes sont encore sur le site jalousement gardé comme toujours par les forces de l’ordre et reste donc inaccessible. Face à un régime timide, des villageois pressés. Et s’il devait y avoir un retour des exploitants chinois, il y aura inévitablement un retour des jeudis de Soamahamanina.
Régis Kabary