Madagascar est un pays riche en ressources naturelles mais qui, malheureusement, sont mal exploitées ou insuffisamment. D’ailleurs, si l’on s’en tient aux chiffres, le pays ne devrait en aucun cas souffrir de pénurie en eau avec ses ressources renouvelables en eau conséquente et aussi ses eaux souterraines. Comme à l’accoutumée, malgré ces richesses, bon nombre de la population souffre de pénurie. Et même si le cas de l’eau ne devrait pas figurer sur cette liste à part pour la région Sud de la Grande île, la ville de Fénérive-Est en est victime. Actuellement, le prix du bidon jaune d’eau dans la municipalité a atteint le prix dérisoire de 500 Ariary. Et pour l’eau abondante de Madagascar, ceci est sans précédent. Bien que le prix de l’électricité ne cesse de monter, la population pouvait au moins se réjouir du prix abordable de l’eau, ce qui n’est maintenant plus le cas dans cette ville. Pourtant, Fénérive-Est se trouve être la capitale de la Région Ananlanjirofo. C’est sans doute la grosse goutte d’eau qui fait déborder le vase, car c’est à cause du manque d’assainissement que les habitants des villes aussi bien urbaines que rurales ont recours à l’approvisionnement auprès des points d’eau. Cependant, bien que ces derniers relèvent du service public et devraient être gratuits, le recours à ces points d’eau sont assujettis à des redevances pécuniaires. Et même si cela n’a jamais été un problème pour la population,  il faut prendre en compte le pouvoir d’achat des usagers. Mais cette fois, le manque d’initiative des communes et du gouvernement fait le bonheur des gérants de ces points d’approvisionnement.

Or, ce ne sont pas les eaux qui manquent sur et dans nos terres. Les eaux de surface renouvelables sont évaluées à 332 000 millions m³/an pour l’ensemble du pays. Quant aux eaux souterraines renouvelables, elles sont estimées à 55 000 millions m³/an. Compte tenu d’une partie commune entre eaux de surface et eaux souterraines estimée à 50 000 millions m³/an, les ressources renouvelables totales seraient de 337 000 millions m³/an, soit 13 900 m³/an/habitant en 2015. Des valeurs bien suffisantes si les infrastructures permettaient l’accès à l’eau pour tous. Pourtant, les municipalités utilisent moins de 10% des ressources en eau disponibles. Une situation qui est sûrement à la base de nombreuses conséquences à l’instar des maladies causées par l’insalubrité telles que la diarrhée, et ce, tuant des milliers d’enfants par an.

Seheno Kely