Lala Njava – Une musique distinctive et unique
La musique est toujours une affaire de famille chez les Njava. Toutes les chansons de l’album « Malagasy blues Song » sont écrites, arrangées et produites par Lala et ses trois frères Maximin, Pata et Dozzy. L’immense accordéoniste, ami d’enfance de la famille, Régis Gizavo, bien connu pour sa collaboration avec Césaria Evora, Myriam Makeba, ou Manu Dibango y met sa touche personnelle pour créer un véritable dialogue musicale entre la voix de Lala et son accordéon. Comme les connaisseurs de la musique le disent, si la voix de Lala Njava était une couleur, ce serait l’indigo – l’ombre pensive qui sonne avec un profond et pointu contact de blues. Les particularités phonétiques du malgache unies avec le timbre vocal de Lala ajouté à l’instrumentation : l’accordéon du musicien Régis Gizavo, le banjo de Quentin Dujardin font de ses dix chansons une expérience sonore unique et enivrante. Ce qui est originelle, c’est d’entendre le son de la guitare de Dozzy Njava dans le titre « Dinako » qui transporte depuis la terre des makis et des baobabs jusqu’au sable continental de l’Afrique subsaharienne sous la couleur du blues. Peut-être le secret des cordes vocales de Lala provient des enseignements de « la chaman » de son peuple, appelée « Mama Sana », qui lui a partagée le corps enseignant artistique qu’elle exhibe vertueusement maintenant, et aussi de sa génétique propre. Le sentiment de blues qui gêne des chansons, qui basculent entre la nostalgie dans sa musique « Soa gnany, de demi – temps – Pardon à l’Afrika, et le rythme de fête et contagieux- Baovola-, provient en partie de la valiha, une cithare typique de Madagascar avec corps bambou et cordes écorce qui provoque cette sonorité acoustique tellement exotique. Une des matières les plus exquises de l’album « Blues song » est son rythme ralenti et relaxant qui ensorcelle. Tandis que « Mosera » sonne totalement nocturne et spectral, et paraît qu’il va se casser à tout moment d’une interprétation tellement sensible qu’il détache avec le minimaliste tandem voix et guitare. Ce jour, Lala Njava et son équipe donnent un concert au New Morning à Paris. Et le 8 mars prochain, elle apportera son « Malagasy blues song » à Munich, dans le cadre de la trilogie « Les faces des femmes dans des cultures différentes ».
Recueillis par Nirina Rasoanaivo