Vol de munitions à la BANI – Aucun dessous politique
Incriminés dans le vol de 5000 munitions destinées à des armes de guerre à la soute à bombes de la BANI, 22 militaires et trois civils sont mis en examen. Parmi ces suspects arrêtés, deux militaires, responsables de l’armurerie qui sont soupçonnés d’avoir été pour quelque-chose dans cette affaire. Chargées d’assurer la garde du magasin d’armes cambriolé, vingt sentinelles, regroupées dans des équipes qui se relaient toutes les 24 heures, sont mises dans le même sac qu’eux. Ces dernières sont issues du Corps de Protection Civile, du premier Régiment d’Intervention (RFI) et de la BANI même. Le vol ne s’est pas fait en une seule fois mais à l’image du transport de fourmis. Les enquêteurs ont communiqué que ce vol n’a aucun lien avec les activités politiques à Madagascar dont on connait les circonstances actuelles. Cette précision peut paraître comme un peu prématurée puisqu’elle rejette une hypothèse avant que ne soit clôturée l’instruction à partir de l’avis de certains puristes du droit, non seulement cette conclusion anticipe sur les décisions de l’instruction mais de plus, elle dévoile une partie de l’enquête qui devrait faire partie du secret de l’instruction. On comprend le reflexe corporatiste qui tend à défendre les gens de la même appartenance quelques jours auparavant déjà, les gendarmes ont rapidement conclu que la bombe qui a éclaté à Anosy ne faisait pas partie du lot qui a été volé. Ainsi, ils font appel à témoins pour dresser le portait robot du présumé auteur du crime. Alors que les premières thèses des enquêteurs sont attendues, les analystes politiques et les simples citoyens ont eux aussi leurs propres hypothèses. Or, cet attentat à Anosy est relatif à la situation politique actuelle, d’après les observateurs. Aussi bien les contestataires des résultats du scrutin présidentiel que ceux qui ont du mal à quitter le pouvoir sont des probables commanditaires de cet acte terroriste qui a fait un mort et 51 blessés, soupçonnent-ils. L’ensemble de la population tananarivienne se dit choqué de cet attentat à la grenade. Mis à part le président de la République et les trois chefs d’institution, des politiques dont Jean-Louis Robinson, Guy Rivo Randrianarisoa, Fetison Rakoto Andrianirina, Pierrot Rajaonarivelo ou hier encore, les membres des Commissions Sociale et Défense du CT ont fortement condamné cet acte terroriste. Omer Beriziky a indiqué que « L’Etat ne restera pas les bras croisés mais fera tout pour identifier les auteurs et commanditaires de cet acte terroriste ».
Lalatiana Menjaniaina