Centrafrique – L’ONU donne son feu vert à une force européenne
Le Conseil de sécurité de l’ONU a donné son feu vert à l’engagement d’une force européenne en Centrafrique, pour épauler les troupes françaises et africaines qui ont mené l’évacuation de deux camps militaires stratégiques de Bangui par des combattants de l’ex-rébellion. Dans une résolution adoptée à l’unanimité, le conseil menace de sanctions ciblées (gel des avoirs et interdiction de voyager) tous ceux « qui menacent la paix, la stabilité ou la sécurité en RCA (République centrafricaine) et qui font obstacle au processus politique de transition, violent les droits de l’Homme », au moment où l’exécutif centrafricain, au complet après la formation du gouvernement lundi, a engagé la bataille de la pacification d’un pays dévasté par les violences. Les personnes à sanctionner seront désignées ultérieurement par un Comité dépendant du Conseil. L’ambassadeur français aux Nations unies Gérard Araud a assuré que Paris avait « des noms à présenter ». Le Conseil a décidé de mettre sous mandat de l’ONU les quelque 500 soldats européens qui doivent prêter main forte aux plus de 5.000 militaires africains de la Misca (force de l’Union africaine) et aux 1.600 soldats français de l’opération Sangaris.
A terme, l’ONU considère qu’il faudrait déployer plus de 10.000 Casques bleus pour sécuriser la RCA « car la situation est très, très grave et le pays immense », a expliqué M. Araud. La présidente centrafricaine Catherine Samba Panza a abondé dans son sens, en indiquant sur une radio française qu’elle allait demander une opération de maintien de la paix de l’ONU, car « les exactions continuent aussi bien à Bangui qu’à l’intérieur du pays », ce qu’il signifie qu’ »il n’y a pas suffisamment » de soldats. Le secrétaire générale de l’ONU, Ban Ki-moon, a appelé mardi les pays africains à se mobiliser pour « apporter une contribution financière et en nature à la Misca », la force de l’Union africaine en Centrafrique (Misca), lors de la conférence des donateurs le 1er février à Addis Abeba.
Un seul site de cantonnement pour les Séléka
Depuis lundi, les deux principaux camps de cantonnement à Bangui d’ex-rebelles Séléka – qui avaient pris le pouvoir en mars 2013 – ont été évacués, et les combattants regroupés au camp « RDOT », situé à la sortie nord de la ville.