On ne sait plus quoi inventer !
Après sa défaite, Jean Ping, qui était présent à Madagascar pour donner des leçons aux malgaches lors de la résolution de la crise de 2009, semble lui aussi être à court d’idées. Selon nos confrères de Rfi, il estime maintenant que les violences commises avant et après l’élection présidentielle du 27 août représentent un crime contre l’humanité. Le pouvoir parle de quatre morts, l’opposition beaucoup plus. Cette dernière affirme avoir identifié au moins 22 personnes tuées par balles après l’annonce des résultats. Aussi a-t-il donc saisi la Cour pénale internationale, une institution que les pays africains les plus audacieux et les plus développés commencent pourtant à quitter. La Cour pénale internationale menait déjà depuis fin septembre une enquête préliminaire sur la période électorale au Gabon. Elle a maintenant de nouveaux documents sur lesquels travailler. Maître Emmanuel Altit, avocat international, a remis jeudi matin au bureau de la procureure de la CPI ce qu’il présente comme des preuves de violences commises contre des civils.
Des allégations une nouvelle fois rejetées catégoriquement par les autorités. Et le ministre gabonais de la Communication, Alain Claude Bilie By Nze n’a d’ailleurs pas hésité à retourner l’accusation. Selon ce dernier, le nouveau gouvernement aura enfin la possibilité de voir les charniers que monsieur Ping prétend avoir vu au Gabon. Qu’ils pourront enfin voir comment est-ce qu’il va documenter tout cela. Parce que toutes ces accusations ne sont qu’un tissu de mensonges. Il y a eu des violences mais Jean Ping en aurait été l’auteur de ces violences, continue alors le ministre gabonais de la Communication. De ce fait, ils espèrent que la période que la Cour pourrait être amenée à choisir intégrera la période pré-électorale, la période électorale et la période postélectorale, pour voir comment Jean Ping a planifié les violences au Gabon. Et son dessein a été malheureusement déjoué, parce qu’il voulait prendre le pouvoir par la rue et par la force. La Cour pénale internationale va donc étudier les documents présentés par Jean Ping pour décider si, oui ou non, elle ouvre une enquête. La Cour pourra prendre tout le temps qu’elle souhaite, elle n’est soumise à aucun délai pour aboutir à une décision.
« A la guerre comme à la guerre, tous les coups sont permis », dit bien le dicton. Et c’est d’autant plus vrai pour Jean Ping que pour la situation malgache actuelle. Bien évidemment, nous faisons ici référence à cette guerre que livre le régime actuel à ses principaux détracteurs. Dont les uns ne sont et ne seront jamais établis dans le fauteuil des opposants officiels, et les autres voués à disparaitre dans la nature à coup de mandat d’arrêt et d’emprisonnement ou de séquestration. Nous garderons toujours en tête l’enseignement de Maître Sun Tzu et dans cette situation, il est bon de rappeler qu’il fait que « vous traitez bien les prisonniers, nourrissez-les comme vos propres soldats ; faites en sorte, s’il se peut, qu’ils se trouvent mieux chez vous qu’ils ne le seraient dans leur propre camp, ou dans le sein même de leur patrie. Ne les laissez jamais oisifs, tirez parti de leurs services avec les défiances convenables, et, pour le dire en deux mots, conduisez-vous à leur égard comme s’ils étaient des troupes qui se fussent enrôlées librement sous vos étendards. Voilà ce que j’appelle gagner une bataille et devenir plus fort. » Tout à fait le contraire de ce que fait le régime actuel qui a en premier arrêté une personne alors qu’elle était à un enterrement, puis passé le délai de 48 heures de garde à vue, retenir cette même personne dans un lieu inconnu. Ayant forcé un autre à l’exil alors qu’il s’agit d’un sénateur élu. Ce genre d’agissement est propre à chacun des régimes qui se sont succédé, autant dire du déjà vu. Pourtant, Sun Tzu rappelle à tout un chacun « ne répétez pas les mêmes tactiques victorieuses, mais adaptez-vous aux circonstances chaque fois particulières ». Car l’expérience nous a montré à travers les républiques qui se sont succédé qu’on ne revient jamais, quand on a gagné, sur le lieu où s’est livré la bataille » au risque de tout y perdre.
Ny Aina Rahaga