Exploitation chinoise à Tatamalaza – Un nouveau foyer de tension !
Après Soamahamanina qui risque de revenir très bientôt, Mananjary, Ambalavao, Port-Bergé et entre autres, Ambatomanga, c’est au tour de la Région d’Amoron’i Mania, plus précisément dans le district de Fandriana, de connaître une nouvelle révolte populaire liée à une exploitation minière effectuée par des chinois. Mais la population locale en veut particulièrement aux responsables malgaches qui ont donné les autorisations nécessaires permettant l’exploitation.
Il semblerait que les dirigeants ne tirent aucune leçon de l’histoire, le mot histoire semble même être déplacé étant donné que les évènements qui se sont produits ne datent que de quelques mois et font encore les grands titres des journaux. Après Soamahamanina, les Chinois s’attaquent maintenant à Tatamalaza, une commune située dans la partie nord-est de la Région Amoron’i Mania, district de Fandriana. La commune compte environ 3 500 habitants dont 98% vivent exclusivement grâce à l’exploitation agricole des terrains environnants. Mais voilà, après l’échec qui, finalement, n’était que partie remise du projet d’exploitation par les chinois de Soamahamanina, vu que ces derniers sont maintenant revenus au galop, ils s’intéresseraient maintenant de près à cette localité. D’ailleurs, à plusieurs reprises, ils sont déjà venus pour constater les lieux il y a des mois de cela et y installent peu à peu tout le matériel depuis le début du mois de novembre. Le sous-sol de cette commune regorgerait selon les études de pierres précieuses et d’or, une réserve de plusieurs centaines de tonnes à vrai dire. Et l’autorisation d’exploiter cette zone leur a été accordée sans condition par les ministères concernés, mais surtout grâce aux personnalités très haut placées qui y trouvent bien sûr de gros avantages.
Marche pacifique
De source informée, on croit aussi savoir que l’armée est déjà placée en retrait à quelques dizaines de kilomètres de là, prête à intervenir en cas de besoin. Oui parce les habitants de cette commune ont contesté depuis le début l’implantation de ces chinois sur leur terre et des manifestations ont également eu lieu à plusieurs reprises mais jusqu’ici aucun incident n’a encore été signalé. Un appel à la manifestation a été envoyé par la population locale à destination de la diaspora de cette région mais également à tous ceux qui sentent que leur pays est vendu à prix bradé aux étrangers pour le profit des personnes au pouvoir. La date du 19 décembre a donc été choisie par la population pour être le premier grand mouvement de contestation, une marche pacifique sera faite ce jour-là. Il n’y a aucun mal à exploiter les richesses du pays, si et seulement si cela est fait dans l’intérêt, premièrement des personnes à qui on enlève les terres, et en second lieu pour le développement véritable du pays et pas seulement pour qu’une minorité s’en met plein les poches. Ces paysans ne sont armés que de patriotisme, d’attache aux terres de leurs ancêtres, au seul patrimoine qu’ils ont en possession, pas de fusils ni de pierres, aucun acte de violence à leur encontre de la part des forces de l’ordre ne sera plus toléré par les citoyens qui sont déjà actuellement sur les nerfs.
Ny Tsiky R.