Enseignement supérieur – Menace d’une nouvelle grève du Seces!
L’année universitaire a été calme, pas parce que les problèmes ont tous été réglés mais surtout parce que les étudiants sont lassés de faire la grève pour une poignée d’argent qui, finalement, n’arrivera même pas à payer leur facture mensuelle d’électricité. Un calme qui ne durera peut-être car le Seces menace de nouveau d’interrompre les cours.
L’éducation nationale est mal en point, et cela depuis des années. Et pourtant, le meilleur moyen pour un pays en développement de sortir la tête de l’eau est de miser sur la relève. Une stratégie qui a déjà fait ses preuves dans de nombreux pays pour ne citer à titre d’exemple que le Japon. Mais voilà, cela ne semble pas être la priorité des dirigeants et ça ne l’a jamais été. L’Etat n’intervient que lorsque les grèves prennent de l’ampleur, mais n’invente pas de vrai politique pour éviter ces mouvements. Durant l’année universitaire 2014-2015, une partie seulement des indemnités de risques et de logements ont été versées aux membres du corps enseignant pour que ces derniers acceptent de reprendre les cours. Malheureusement, cet effort n’a plus été poursuivi cette année et le Syndicat des enseignants chercheurs de l’enseignement supérieur (Seces) menace de nouveau de faire la grève. Ils revendiquent le payement des arriérés et somme l’Etat à respecter les accords passés l’année dernière. Un précédant a eu lieu en 2015, les cours ont cessé durant des mois, cela parce que les droits des professeurs enseignants ne leur ont pas été accordés, les étudiants ont rejoint la cause de leurs professeurs et de violents affrontements avec les forces de l’ordre ont eu lieu. Le Seces indique que son métier est complètement sous-estimé par l’Etat et que ses problèmes sont ignorés. Ailleurs, n’importe où sauf à Madagascar, les professeurs sont respectés, admirés et jouissent de plusieurs avantages en cette qualité parce qu’ils sont les façonneurs des personnes qui dans un avenir proche porteront sur leurs épaules la nation entière. Tout à fait le contraire de ce qui se produit sur nos terres. Même si des retards au payement des bourses des étudiants sont à signaler pour cette année, aucun mouvement de revendication ne semble germer à l’Université d’Antananarivo, non parce que ce n’est plus une préoccupation pour les étudiants mais surtout parce que ces derniers sont lassés de se révolter pour un bout de pain. Mais si les cours venaient à s’arrêter, ils n’hésiteraient sûrement pas à redescendre dans les rues. L’éducation nationale va mal, l’Etat ne met pas assez d’argent, comment peut-on faire des économies sur l’avenir de nos enfants.
Ny Tsiky R.