Qui veut la paix …
« Considérant que la reconnaissance de la dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine et de leurs droits égaux et inaliénables constitue le fondement de la liberté, de la justice et de la paix dans le monde. Considérant que la méconnaissance et le mépris des droits de l’homme ont conduit à des actes de barbarie qui révoltent la conscience de l’humanité et que l’avènement d’un monde où les êtres humains seront libres de parler et de croire, libérés de la terreur et de la misère, a été proclamé comme la plus haute aspiration de l’homme. Considérant qu’il est essentiel que les droits de l’homme soient protégés par un régime de droit pour que l’homme ne soit pas contraint, en suprême recours, à la révolte contre la tyrannie et l’oppression ». Tels sont les trois premiers considérants de la Déclaration universelle des droits de l’homme adopté par les 58 Etats qui constituaient l’Assemblée générale des Nations Unies à la date du 10 décembre 1948. En droit administratif, ces considérants sont importants du fait qu’ils constituent l’exposé des motifs de fait et de droit qui justifient la solution adoptée par les juges. Et dans notre cas donc, les motifs de fait et de droit justifiant l’existence de cette déclaration universelle. Il faut ici souligner l’importance du troisième considérant : « il est essentiel que les droits de l’homme soient protégés par un régime de droit pour que l’homme ne soit pas contraint, en suprême recours, à la révolte contre la tyrannie et l’oppression ».
L’actualité internationale, ou du moins africaine, est en ce moment dominé par la crise que traverse la République démocratique du Congo. Le sommet de la Francophonie a sitôt fait de disparaitre dans l’histoire du monde sans réellement apporter quelque chose au pays, sauf bien évidemment des promesses de bailleurs et d’investisseurs. Mais là n’est pas le sujet. Les Etats-Unis ont appelé le gouvernement et l’opposition congolais « à coopérer pleinement et de bonne foi avec la Conférence des évêques catholiques de la RDC (CENCO) afin de finaliser le plus tôt possible un accord inclusif sur la tenue des élections, le format d’un gouvernement intérimaire et le transfert pacifique de pouvoir », a indiqué le Département d’Etat. Washington a fait cette déclaration au moment où les négociations conduites par des évêques catholiques se retrouvent devant une impasse sur la question de l’avenir politique de Joseph Kabila et de l’étendue des pouvoirs devant être les siens pendant la transition. Les divergences subsistent en effet sur ces points à trois jours du 19 décembre, date de la fin du dernier mandat du Président Joseph Kabila. La situation est donc tendue dans le pays car l’élection pour connaitre le successeur du chef de l’Etat congolais n’a pas été organisée par le régime en place. La France s’est elle aussi déclarée mardi « préoccupée » par les violences dans les deux plus grandes villes de la République démocratique du Congo et a appelé les autorités congolaises à « agir dans le respect des droits de l’Homme ». « La France appelle les autorités et les forces de sécurité congolaises à agir dans le respect des droits de l’Homme », a déclaré un porte-parole du Quai d’Orsay, soulignant que « la responsabilité individuelle des auteurs de crimes et d’autres violations des droits de l’Homme est engagée ». « La gravité de la situation justifie que l’Union européenne réexamine ses relations avec la République démocratique du Congo », a également déclaré le ministère français. L’UE a décidé la semaine dernière de sanctionner sept responsables sécuritaires congolais, mis en cause pour la répression meurtrière de manifestations d’opposants à Kinshasa en septembre. Les violences avaient fait une cinquantaine de morts.
Sans pour autant vouloir critiquer les décisions prises par la communauté internationale, pourquoi aucune condamnation des manquements aux droits de l’homme à Madagascar n’a été faite ? Pourtant, c’est cette même communauté internationale qui se hâte à chaque fois de venir au pays pour jouer les médiateurs quand des crises éclatent. Est-il plus essentiel comme droit de l’homme que le droit de vivre. D’ailleurs, l’article 5 de la déclaration universelle des droits de l’homme dispose que « Nul ne sera soumis à la torture, ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants ». Est-il plus grande peine que celle de la population dans le Sud de Madagascar soumis à la famine et à la sècheresse pour toute une année sans que les tenants du pouvoir agissent ? Est-il plus grande peine que de laisser sa population se faire massacrer et voler par des bandits de grands chemins ? Des cas similaires, on peut en citer des tonnes à Madagascar, mais aucune condamnation n’a jamais été prononcée à cet égard. Rappelons que le troisième considérant de la déclaration universelle des droits de l’homme souligne qu’« il est essentiel que les droits de l’homme soient protégés par un régime de droit pour que l’homme ne soit pas contraint, en suprême recours, à la révolte contre la tyrannie et l’oppression ».
Ny Aina Rahaga