Vente et consommation de drogue – Un réseau protégé par des hommes au pouvoir
L’expression « pris la main dans le sac » n’a jamais eu autant de sens. Par le plus grand des hasards, des éléments de la gendarmerie ont surpris un père de famille et son fils encore mineur en train de ranger dans un sac à dos une grande quantité d’herbe. Bien sûr, ces derniers ont été appréhendés et emmenés à la brigade. L’enquête a permis de savoir où ces derniers cachaient le reste de leur production. Les gendarmes sont alors allés sur place et ont, en tout, mis la main sur 850 kg de cannabis. A plusieurs reprises, le père de famille a déjà été arrêté pour les mêmes motifs, mais n’a jamais visité la prison. La famille entière a fait de ce business sa principale rentrée d’argent, les femmes sont à la plantation tandis que les hommes à la vente. Le fils a avoué que le sac qu’ils essayaient de remplir devait être expédié à Antsirabe, une ville qu’ils inondent régulièrement de leurs produits. Ce dernier a même indiqué qu’il fait des va et vient de Vangaindrano à Antsirabe quasiment chaque mois, et la quantité de drogue qu’il trimbale change cependant à chaque livraison, elle varie de 10 à 100 kilogramme et il y a des distributeurs sur place qui se chargent de la vente en détail. La drogue est mise tout bêtement dans un sac à dos et personne n’a jamais eu de soupçons, et surtout pas les gendarmes qui pourtant font des contrôles sur les routes nationales.
Recrudescence
Le père de famille, durant son interrogation, s’est encore permis de menacer les agents de la gendarmerie. Il a laissé entendre que des personnes à forte influence le feraient sortir des barreaux en un rien de temps, que les gendarmes auront à rendre des comptes après cette affaire. Ce marché très lucratif attire invraisemblablement beaucoup de monde et il semblerait qu’il y ait un véritable réseau mafieux derrière. La drogue, selon les explications des forces de l’ordre, est une des causes de la forte recrudescence des actes criminels, et de l’insécurité qui règne dans toutes les régions de Madagascar. Un problème que les éléments des forces de l’ordre a du mal à régler du fait qu’il est impossible d’identifier les vrais barons qui tirent les ficelles. Par ailleurs, la drogue saisie a été brûlée sur le champ.
Ny Tsiky R.