La demande de Lp a été refusée pour l’ancien ministre et ce dernier va devoir attendre le verdict à la maison centrale d’Antanimora. La presse a été interdite d’accès à la salle d’audience, hier.

Le procès d’Augustin Andriamananoro s’était finalement tenu hier dans la salle n°3 du tribunal d’Anosy. Le juge a déclaré en début d’après-midi que la décision du sort de l’ancien ministre des Postes et télécommunications sortira le 27 décembre 2016 prochain. Pas de fête en famille donc pour le présumé semeur de troubles ! A bien des aspects, le procès qui s’était tenu hier dans cette salle n°3 était fort en émotion. Plusieurs habitants de Soamahamanina sont effectivement venus porter assistance à l’inculpé, accompagnés bien entendu de quelques députés, notamment les députés Brunelle, Irma, Jocelyne, Nina, Naivo Raholdina, et Lanto Rakotomanga. Sans compter la famille proche.

Dès le début du procès, les avocats de la partie demanderesse avaient directement coupé la parole au juge qui voulait avancer sur les chefs d’inculpation du prévenu. Ceux-ci ont mis en évidence les nombreuses failles constatées dans le dossier de ce procès ainsi que dans l’arrestation même du prévenu. Dossier qui n’a été remis entre les mains de ces derniers que le matin même. Il s’agissait plus précisément de six objets d’exception tels que le refus de communication au client, le refus de communication au dossier, l’arrestation arbitraire, la violation d’un procès équitable et le non respect du principe de la contradiction, le fait que les enquêteurs n’aient pas pris en compte leurs observations, et par dessus tout l’incompétence du tribunal chargé de l’affaire.

Déjà classé

Divers non-dits sont présents dans le dossier en question d’après leurs dires et d’ailleurs les avocats affirment ne pas avoir vu la couleur du mandat d’arrêt porté contre la personne d’Augustin Andriamananoro, déclaré depuis le 24 septembre 2016. Ce mandat ne figure pas dans le dossier. Bien entendu ceux-ci avaient envoyé une lettre le lendemain de l’arrestation de leur client, le 11 décembre 2016, demandant l’objet de cette arrestation. La seule réponse obtenue était l’ordre reçu via un appel téléphonique. Si le procès s’était déroulé sans encombre pendant quelques heures, les choses avaient pourtant failli dégénérer au moment de la conclusion. En effet, le refus de la nullité du procès ainsi que le refus du procureur général d’accorder la liberté provisoire, demandée par les avocats, avait incité les personnes présentes dans la salle à manifester leur refus et leur colère. L’inculpé avait d’ailleurs directement été porté par les cinq gardes pénitentiaires et que les magistrats s’étaient retirés. Il a failli de peu pour que les manifestants provoquent de nombreux dégâts dans la salle, ceux-ci sont ensuite sortis dans la rue afin d’exprimer leur colère. Mais la tension est vite descendue à l’arrivée des agents des forces de l’ordre. Depuis la première tentative d’arrestation d’Augustin le 22 septembre 2016 jusqu’à la véritable arrestation le 10 décembre, le doute plane non seulement au niveau de la famille mais également au niveau des avocats. Sans parler du procès qui n’avait même pas lieu d’être, d’après ces experts, étant donné que le procès Soamahamanina avait déjà été classé et qu’aucun fait nouveau n’a été mis en évidence suivant l’article 129 paragraphe 3 et 4 du code de procédure pénal.

Athanase