Election des chefs fokontany – Risque de violation de la Constitution
La Constitution interdit la population malgache de choisir les chefs fokontany. Pourtant, ces responsables locaux demeurent les plus proches du peuple et doivent bénéficier du soutien de ce dernier.
L’Etat, par le biais du ministère de l’Intérieur et de la décentralisation, tend vers l’acceptation de la nomination des chefs fokontany par voie d’élection directe au niveau local. En effet, la loi existante définit que les villageois ont le droit d’élire quelques individus à proposer comme chef de fokontany mais le pouvoir de désigner ce dernier appartient au chef de district. Ce représentant de l’Etat se charge de choisir un chef fokontany parmi les quelques noms proposés par les villageois. Cette pratique crée pourtant la discorde puisque dans plusieurs cas, le chef de district désigne un candidat qui n’a pas obtenu la majorité du vote des villageois. C’est pour cette raison que plusieurs groupes de pression proposent l’élection par suffrage universel directe auprès de fokontany. Plus précisément, les lobbies d’intérêts généraux veulent que le candidat ayant obtenu le plus grand nombre de voix dans un vote à main levée, pendant l’assemblée générale locale, doive être systématiquement désigné chef de fokontany.
Pourtant, l’Etat doit apporter une révision à la constitution s’il veut satisfaire les requêtes de groupes de pression. En effet, la constitution précise que les chefs fokontany sont désignés. Il revient donc aux dirigeants de trouver une démarche légale pour rectifier la constitution. Dans la logique, le régime Hvm n’a aucun souci à faire pour entrer dans le jeu de scrutin démocratique au niveau local. Certes, il est difficile pour le parti présidentiel de concurrencer les partis Tim et Mapar dans les grandes villes mais les élections organisées par ce régime ont démontré que le Hvm maîtrise déjà la stratégie pour gagner coûte que coûte les élections dans les localités reculées.
Dom