Depuis sa prise de fonction le 6 octobre 2015, Madame la maire de la ville et son équipe enchainent les ratés. Ces derniers qui, pourtant, se targuaient d’avoir toutes les solutions pour sortir la capitale de son bourbier durant sa campagne électorale. Pendant une année et quelques à la tête de la ville, elle a été plus prise par la politique que par la gestion à proprement dite de la ville des Mille. Pensant peut-être rééditer les évènements de 2009, mais cette fois-ci en la faveur de son couple, elle a multiplié les bras de fer avec l’Exécutif, un combat qui a finalement cessé à l’approche du sommet de la francophonie durant lequel elle s’est affichée avec un grand sourire à côté de ses (ex) adversaires. Elle qui a également été lourdement critiquée sur tous les fronts pour les ingérences de son mari dans les affaires municipales. Ce dernier qui, finalement, a été nommé conseiller spécial étant donné qu’il n’acceptait pas d’être mis sur la touche. Mis à part la politique, la maire a également fait couler beaucoup d’encre avec l’affaire Easy park, la société à qui cette dernière a vendu tous les emplacements de parking du centre ville. Le problème des inondations en cas de pluie n’a lui aussi jamais été réglé, il suffit d’une petite intempérie pour que les rues de la capitale soient sous les eaux. Il est fortement probable que les fêtes de fin d’année se fassent les pieds dans l’eau, pour ceux qui décideront de rester. Mais le plus retentissant des échecs du numéro « une » de la ville est sans doute la très mauvaise gestion des marchés.

Favoritisme ou 13^ème mois
Mme Lalao Ravalomanana a décidé de déclarer la guerre à tous les marchands ambulants de la capitale, n’hésitant pas à user de la force. Ses soldats municipaux qui ont d’ailleurs été les acteurs d’une énorme bavure le 11 novembre dernier : des éléments de la police municipale ont passé à tabac un militaire en civil du côté de Soarano alors que ce dernier venait chercher sa femme enceinte qui était vendeuse. Cet évènement a conduit au siège de l’hôtel de ville par les militaires. Depuis, les marchands n’ont plus aucun respect pour les agents de la police municipale, obligeant Madame la Maire à passer le flambeau, trop lourd pour ses épaules, de la surveillance des marchés et des trottoirs à la police nationale.
Depuis hier, des voix s’élèvent. Lalao Ravalomanana s’est appliquée à enlever les marchands ambulants des rues de la capitale qu’elle disait trop encombrées. Elle qui avait pour objectif premier de rendre la circulation plus fluide, a pris une décision paradoxale en fermant l’avenue de l’indépendance aux voitures pour y installer des stands. Les uns crient au favoritisme en prônant que ces stands qui sont installés sur l’avenue appartiendraient à des personnes connaissant les actuels dirigeants de la Capitale tandis que les autres invoquent là une opportunité d’arrondir ses fins « d’année » : le prix de location de ces chapiteaux serait un petit bonus de noël qu’elle se serait accordée elle-même. Ce qui est sûr, c’est que la circulation à Analakely, ses environs et partout à Antananarivo, sera infernale en cette période de fêtes.

Ny Tsiky R.