JIRAMA – Une société condamnée faute de conflit d’intérêts
Condamnée à échouer à sa mission, la société nationale de l’eau et de l’électricité sert de vache à lait à certaines sociétés et des personnes proches du pouvoir. « Je vous pose la question, pourquoi malgré toutes les démarches qu’elle a fait, la compagnie Madagascar oil n’est pas jusqu’ici arrivée à vendre ses produits à la Jirama ? Certes, il y a eu des contrats avec Symbion Power, mais la compagnie doit encore faire un contrat avec la société nationale de l’eau et de l’électricité. Après le résultat positif obtenu suite à des essais aux machines de la Jirama, il ne devrait pas y avoir de problèmes. En plus, les produits de Madagascar oil sont moins chers car se trouvent à Madagascar et non importés. La société crée des emplois, contribue au développement économique et social de son site d’exploitation. La raison est tout à fait simple : c’est un conflit d’intérêts. Il y a des affaires de gros sous », nous confie une source proche de ce dossier qui souhaite être sous couvert d’anonymat. « Les marchés au sein de cette société sont comme des gâteaux déjà distribués. Il y en a qui ont le marché des pièces détachées, quelques sociétés accaparent le marché des groupes thermiques, …il semble même que l’on fait exprès de doubler les dépenses sur ces marchés. Des affaires de gros sous passent par ces marchés et des personnes au sein de la société y gagnent beaucoup. De 2009 à 2014, les dépenses de la Jirama en carburant a doublé. La société n’hésite pas à louer des groupes presque épaves. Le marché sur la fourniture de groupe thermique ne passe dans les journaux locaux. Les hommes de main de ces sociétés veulent peser de tout leur poids dans les prises de décision concernant la société. La création de situation d’urgence est une habitude pour justifier le marché de gré à gré. Les recettes du Jiro sy rano Malagasy sont toutes destinées à l’achat de carburant. Il n’y a pas de budget pour l’entretien ni pour l’investissement. Un bon dirigeant doit savoir briser ce cercle vicieux à moins qu’il y trouve son intérêt », explique notre interlocuteur.
Chaque année, la Jirama est auditée mais le résultat de ces audits n’est jamais rendu public. « Sur ce point aussi, il faut savoir que ces audits ne plaisent pas à des gros intérêts bien établis. Mais aussi, pour les audits dont certains dossiers sont entre les mains d’une minorité de dirigeants qui sont très habiles pour détourner tout événement à leurs profits trouvent des cabinets qui travailleront pour eux », se plaint notre interlocuteur. D’après ses explications, les comptes de la Jirama sont audités tous les ans. A part cela, la société a été auditée à plusieurs fois. « En mai 2014, un audit est ordonné pour le garage de la JIRAMA à Analamahitsy. Par magie, puisque, d’après notre information, certaines personnes proches des magouilleurs sont impliquées, l’audit est étouffé », dixit notre avant de conclure « le compte de 2013 annonce une dépense de 30 milliards d’Ariary non justifiée, mais personne n’est sanctionnée jusqu’à maintenant».
Felana