Filière coton dans l’Atsimo Andrefana – Installation d’une entreprise chinoise
Une entreprise textile chinoise, Tian agri, s’est installée récemment dans la commune d’Ankazoabo (Région Atsimo Andrefana), une région a fort potentiel en culture du coton. Celle-ci devient le principal preneur du coton cultivé dans cette partie de l’île. Les producteurs qui ont des difficultés à écouler leurs produits ont pris l’installation de cette entreprise à Ankazoabo comme une opportunité pour eux, en raison de la restriction du marché ces dernières années. En effet, la production de coton dans la Région Atsimo Andrefana a connu une nette régression depuis la crise de 2002. La baisse des prix d’achat aux producteurs, l’incapacité d’une entreprise à payer les producteurs, la crise politique et les mauvaises conditions climatique dans le sud ouest de l’île a causé la perte des producteurs de coton. Si la production de coton dans cette partie de l’île atteignait les 25 000 tonnes dans les années 90, celle-ci a été réduite de moitié dans le années 2000 (plus que 10 000 tonnes). Et comme conséquences : l’abandon de certaines cultures par les paysans et même au niveau des sociétés et de beaucoup de planteurs n’appartenant pas à des groupements, ainsi que la reconversion vers d’autres spéculations comme la patate douce, le manioc, l’arachide. Actuellement, l’espoir renaît chez les planteurs de coton d’Ankazoabo. Il reste à savoir l’effectivité des accords de marchés avec l’entreprise chinoise.
Développement local
Pour pouvoir redresser la culture de coton dans la Région Atsimo Andrefana, les ingénieurs proposent un mode de culture moderne en ce moment, qui permettrait de produire jusqu’à deux à trois tonnes par ha, si la condition climatique est favorable. Rappelons davantage que le grand sud de Madagascar est très favorable à la culture du coton, ce qui représente une grande potentialité pour le développement local. La promotion de la filière coton a été assurée avant 1975 par la société CFDT appuyée par la recherche, menée à l’époque par l’IRCT. La CFDT appliquait un système d’encadrement et de production impliquant fortement petits producteurs, sociétés de production et industries de transformation et de tissage. Suite à la vague de nationalisation effectuée par le gouvernement de l’époque, la recherche cotonnière a été reprise par FOFIFA et la promotion de la filière coton par la société d’Etat HASYMA. Dès lors, toute la filière est mise sous contrôle de HASYMA (production, égrenage, commercialisation). Actuellement, le processus de privatisation de HASYMA est en cours, et la CFDT est devenue DAGRIS.
Recueillis par Riana