Bilan de l’année 2016 – Nomination, attentat et relations internationales
L’année 2016 a été fortement marquée par l’instabilité politique permanente, l’insécurité et l’amélioration des relations internationales de la Grande île. Voici un rappel de quelques événements ayant secoué le pays.
Mardi 9 février : Honoré Rakotomanana, expert en droit constitutionnel et ancien président de la HCC, est élu président du Sénat. Considéré comme étant un conseiller politique incontournable par tous les dirigeants qui se sont succédé, il a permis à la mouvance Ratsiraka de recouper la présidence d’une institution. L’arrivée de M. Honoré Rakotomanana à la tête du Sénat a emmené les observateurs de la vie politique à penser que Hery Rajaonarimampianina va se débarrasser du Premier ministre qui est également un homme de l’amiral rouge. Deux mois plus tard, presque jour pour jour, le Premier ministre a quitté le Gouvernement. Quelques mois plus tard, Honoré Rakotomanana a failli être destitué par les sénateurs Hvm.
Vendredi 8 avril : Le président Hery Rajaonarimampianina a annoncé la démission du Gouvernement Jean Ravelonarivo. Ce dernier, le deuxième Premier ministre du régime Hvm a déjà fait l’objet de nombreuses critiques de la part de l’opposition et surtout des hommes du président. Mais, Jean Ravelonarivo a tout de suite fait un démenti en divulguant à la presse la teneur de sa rencontre avec le chef de l’Etat. Il a précisé qu’il n’a pas encore accepté la proposition du président et c’était une surprise pour lui d’entendre à la radio, et ce dans sa voiture, le secrétaire général de la présidence lire le décret de sa démission. Finalement, il a accepté de quitter son poste tout en refusant faire une déclaration. Depuis le début de l’année, les informations sur le conflit entre le président et le chef du gouvernement ont été véhiculées par les médias.
Dimanche 10 avril : Deux jours après la démission de Jean Raveloanarivo, son ancien ministre de l’Intérieur Solonandrasana Mahafaly a été nommé Premier ministre, chef du Gouvernement. Une décision du chef de l’Etat qui n’était plus une surprise puisque les médias l’ont également annoncée quelques jours plus tard avant la démission de l’ancien gouvernement. Pour rappel, ce nouveau Premier ministre venait de terminer sa convalescence suite à un problème d’intoxication alimentaire. Il a récupéré la majorité des ministres de son prédécesseur. Finalement, c’est Solonandrasana Mahafaly qui a eu la mission de réaliser la Politique nationale de développement. Plus tard, son Gouvernement n’a eu de cesse de faire face à l’instabilité politique sans cesse surtout les foyers de manifestation qui ont pour objectif de destituer le régime Hvm sans attendre la fin du mandat présidentiel.
Mardi 24 mai : Le sénateur Lylison de René, ancien directeur des forces d’intervention spéciale auprès de la présidence de la transition a lancé un appel à la population de la capitale pour tenir une ville morte. Le lendemain, des individus ont répondu à l’appel et ont essayé de faire des barrages dans quelques quartiers de la capitale. Des arrestations ont eu lieu et les forces de l’ordre ont fait une perquisition dans le domicile du sénateur ainsi que quelques opérateurs économiques. Début juin, un mandat d’arrêt contre le sénateur est sorti. Jusqu’à présent, personne n’est en mesure de repérer l’endroit où il se trouve malgré ses multiples enregistrements vidéo publiés sur facebook et dans plusieurs sites internet.
Dimanche 26 juin : La célébration du 56è anniversaire de l’indépendance de Madagascar a été marqué par l’attentat à la bombe qui a fait 2 morts à Mahamasina. Malgré les mesures de sécurité, annoncée, prises par les éléments des forces de l’ordre, les présumés terroristes ont pu s’infiltrer dans le stade de Mahamasina où le podium a rassemblé des dizaines de milliers de personnes. Quelques minutes après le départ du chef de l’Etat, la bombe a explosé juste devant la scène alors que l’ambiance était à son paroxysme. Les réactions à chaud des tenants du pouvoir convergeaient toutes dans le même sens : un acte de déstabilisation de la part de l’opposition. Cette dernière a démenti l’accusation à son endroit et a, pour sa part, pointé du doigt le régime comme étant le responsable de l’incident. Jusqu’à maintenant, les enquêteurs ne sont pas encore en mesure de conclure la recherche des coupables de cet « attentat » de Mahamasina.
Jeudi 14 juillet : La population de Soamahamanina a organisé sa première manifestation contre l’exploitation d’or qu’une société chinoise effectue sur ses terres. Les grèves se sont ensuite multipliées et des groupes de pression et associations nationalistes ont rejoint la manifestation. L’affaire Soamahamanina a acquis une dimension nationale et devient l’une des premières armes politiques de la tendance qui réclame le départ du régime. La forte pression de l’opinion publique a obligé les dirigeants de suspendre le permis d’exploitation de la société chinoise mais la population réclame encore l’annulation de ce permis. Les manifestations de Soamahamanina se terminent souvent en affrontement entre les villageois et les forces de l’ordre. Des villageois ont été arrêtés et envoyés en prison. Actuellement, Augustin Andriamananoro, membre du parti politique Mapar est encore en prison à cause de l’affaire Soamahamanina.
22 novembre : Le 16è sommet de la francophonie a été officiellement ouverte au centre de conférence internationale d’Ivato. Cet événement à dimension internationale est devenu le meilleur résultat que les dirigeants se targuent d’avoir réalisé. Ensuite, le régime Rajaonaraimampina a continué sa quête de reconnaissance internationale en organisant la conférence des bailleurs et des investisseurs à Paris. Comme résultat, la délégation présidentielle aurait récolté un financement total de plus de 10 milliards de dollars pour réaliser les projets inscrits dans la Politique nationale de développement (PND).
Dom