Chasse au Dahalo – La mauvaise communication a failli conduire au drame
Les dahalo sont si nombreux dans toutes les régions de Madagascar que la gendarmerie nationale se trouve souvent en sous-effectif en cas d’affrontement contre les premiers. Pour pallier à cet état, les hommes en bleu font appel aux civils pour les accompagner dans leur poursuite de ces malfrats. Du coup, ces civils ont pris l’habitude de prendre les armes eux-mêmes pour lutter contre les voleurs de bœufs, et ce, même sans l’autorisation des forces de l’ordre. Dans le sud de Madagascar, on les appelle «Kanony», ou pilier en français. Leur participation à cette lutte est souvent capitale pour les gendarmes du fait qu’ils connaissent mieux les vastes territoires qui servent de refuge aux dahalo. Mais sans accompagnement policier, la confusion règne. Effectivement, il n’y a aucun moyen de discerner les « kanony » des dahalo. Le 19 décembre dernier, dans la commune d’Antsalova, région Melaky, province de Majunga, des taxis brousses et des voitures privées en caravane ont aperçu un groupe d’individus armés à coté d’un camion à remorque à l’arrêt, leur premier reflexe à la vue de cette scène a été de rebrousser chemin pensant qu’il s’agissait de dahalo en train de piller le poids lourd. Sur le chemin du retour, ils ont de suite prévenu les éléments de la gendarmerie qui étaient sur leur route. Ces derniers ont appelé des renforts et sont retournés, avec la caravane, vers le lieu présumé de l’attaque. En tout, 3 gendarmes, 3 militaires et une dizaine d’hommes étaient armés et prêts à l‘affrontement. Heureusement, arrivés sur place, ces derniers ont eu du sang froid et n’ont pas bêtement tiré dans le tas. Au contraire, ils ont engagé une première prise de contact verbale, durant laquelle ils ont appris qu’en réalité, il s’agissait de « Kanony » de retour d’une reconnaissance qui ont demandé au chauffeur de camion de bien vouloir les ramener dans leur village.
Ny Tsiky R.