Justice – LP pour des trafiquants de tortues !
Les défenseurs de Soamahamanina sont apparemment exempts de cette largesse judiciaire tandis que les trafiquants des richesses nationales ne restent sous mandat de dépôt que quelques jours seulement. C’est le constat des observateurs qui qualifient cette situation de deux poids, deux mesures !
Alerte maximale pour les défenseurs de la biodiversité et de la richesse endémique du pays. Des présumés trafiquants de tortues auraient bénéficié d’une liberté provisoire. Le 22 septembre dernier à Antaninarenina, les enquêteurs ont arrêté des individus impliqués dans une tentative de vente illicite de tortues endémiques de Madagascar. Les trafiquants étaient au nombre de 7 dont 5 d’entre eux ont été condamné à 24 mois de prison, le gardien a écopé 10 mois ferme et le propriétaire de la voiture utilisé pour transporter les tortues a été relâché. L’Alliance Voahary Gasy (Avg) annonce que 2 de ces trafiquants sont en liberté actuellement après que les trafiquants ont fait appel des verdicts. Cette plate forme de la société civile malgache œuvrant dans la protection de l’environnement craint un risque de tentative de fuite pour les trafiquants en liberté. Elle s’inquiète également sur la continuité de l’engagement de l’Etat à combattre les trafics des richesses naturelles du pays. Cette année 2016 a été marquée par la recrudescence des trafics de tortues mais également le début de la réussite des ripostes contre ce crime. Le projet Alarm de l’Alliance Voahary gasy qui bénéficie du soutien de tous les acteurs de la lutte contre le trafic de la biodiversité endémique de Madagascar a permis de saisir un millier de tortues et d’arrêter 16 trafiquants.
Deux mesures
Pas plus tard que le 10 décembre de ce mois, un français en possession de 7 tortues a été intercepté à Mahitsy. L’opinion publique réclame des sanctions très sévères contre ces trafiquants et la justice a déjà condamné 6 individus. Certains de ces derniers ont été condamné à payer des amendes jusqu’à 200 millions d’Ariary. Les tortues terrestres de Madagascar comptent parmi les espèces de la faune endémique qui ont connu la plus grande perte depuis la dernière décennie. Ces reptiles à carapace et incapable de s’enfuir deviennent de butins de premier choix pour les braconniers qui font tout pour satisfaire la demande du marché noir. Dans la majorité des cas, les tortues sont envoyées vers l’Asie pour assurer l’approvisionnement en ingrédients des restaurants haut de gamme.
En tout cas, la mise en liberté de ces quelques trafiquants fait aussi tiquer les observateurs de la vie nationale qui parlent de deux poids, deux mesures, notamment si on se réfère aux affaires Soamahamanina et Augustin Andriamananoro. Effectivement, les meneurs du mouvement de contestation de Soamahamanina n’ont jamais obtenu de liberté provisoire pour finalement, être condamnés par des peines avec sursis. C’est aussi le cas de l’ancien ministre des postes, des télécommunications et des nouvelles technologies qui a vu sa demande de Lp refusée lors du procès du mardi 20 décembre dernier. Bref, certaines décisions de la Justice malgache passent mal auprès de l’opinion publique, et d’où peut-être ce problème de confiance entre les citoyens – la population toute entière même – et cette institution.
J.L.R – Dom