Madagascar ne fait pas exception aux pays en développement et aux pays d’Afrique ayant un faible taux de couverture dans la lutte contre le cancer. Avec trois services d’oncologie respectivement à Antananarivo, Mahajanga et Fianarantsoa, les moyens ne suffisent pas pour prévenir et lutter contre la maladie. Ce sont les cancers du sein et du col de l’utérus qui atteignent plus de la moitié des femmes malades, selon les données statistiques de l’hôpital HJRA. Le taux de mortalité avoisine les 60% pour des patientes âgées généralement de moins de 45 ans. Un taux largement supérieur à la mortalité maternelle qui secoue également les pays en développement. A vrai dire, la lutte ne figure pas parmi les priorités de l’Etat et du gouvernement. Le manque d’informations, de ressources financières, humaines, techniques, mais aussi d’infrastructures constitue les blocages pour accorder au cancer sa juste priorité. La Journée mondiale contre le Cancer, célébrée hier à travers le monde, a été l’occasion pour l’Union Malagasy Contre le Cancer (UMaCC) de lancer un appel aux autorités responsables afin d’intégrer l’élaboration de plans nationaux de lutte, ainsi que des programmes de sensibilisation et de dépistage, mais aussi de vaccination contre le VPH. « Les préventions sont tout à fait possibles pour plus d’un tiers des cancers qui ravagent pourtant les pays d’Afrique », confirment les membres de l’association UMaCC. Les facteurs de risques sont effectivement modifiables tels que les niveaux croissants de tabagisme, la consommation d’alcool, une mauvaise alimentation ou encore le manque d’activité physique. « Il s’agit d’habitudes des pays occidentaux imitées par les pays en développement qui ne possèdent pourtant pas les réponses adéquates en cas de problème », soutiennent toujours les membres de l’UMaCC.

UMaCC

L’Union Malagasy Contre le Cancer (UMaCC) a été officiellement constituée hier pour une mutualisation des moyens humains, financiers ou encore organisationnels afin d’optimiser l’efficacité dans la lutte nationale contre le cancer à Madagascar. L’association en partenariat avec la Fondation Akbaraly, la Ligue française contre le Cancer ou encore l’Alliance des Ligues francophones africaines et méditerranéennes compte mener des actions de sensibilisation et d’informations dans tous les milieux mais aussi de mettre en place des dépistages précoces et des programmes d’accompagnement des malades et de leurs familles. Lutte urgente car  le cancer est la principale cause de mortalité dans le monde avec 8,2 millions de décès en 2012. D’ici 2025, 80% des décès par cancers séviront dans les régions moins développées (voir article par ailleurs). Le thème de la lutte cette année a été « Démystifier le cancer ».

Lalaina Arisoa