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Vendredi 29 Novembre 2024

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Pascal Simbikangwa – Premier Rwandais jugé en France pour génocide

Vingt ans après le génocide des Tutsis au Rwanda, le premier procès jamais organisé en France d’un ressortissant rwandais, Pascal Simbikangwa, ancien militaire de 54 ans, accusé de complicité présumée, s’ouvre ce mardi 4 février devant la cour d’assises de Paris. Ce procès est le premier d’une longue série, puisqu’une vingtaine de ressortissants rwandais attendent d’être jugés pour complicité de génocide par la justice française. Le procès sera intégralement filmé – ce qui est rarissime – et sur le banc des parties civiles figureront des ONG mais aucune victime. L’accusation n’a pas pu les identifier formellement. Le procès de Pascal Simbikangwa qui s’ouvre ce mardi devant la cour d’assises de Paris est le quatrième en France pour complicité de crimes contre l’humanité, après ceux de Klaus Barbie (1987) de Paul Touvier (1994) et de Maurice Papon (1998).  Un procès intégralement filmé, une décision rarissime. Un procès éminement politico-diplomatique, dénonce la défense de l’accusé. Un procès qui intervient après des années de rupture entre les deux pays, Kigali accusant Paris d’avoir soutenu les génocidaires hutus.
Ancien officier du renseignement militaire
Dans le box des accusés se trouve Pascal Simbikangwa, un homme diminué, puisque paraplégique. C’est un ancien officier du renseignement militaire, il appartient au premier cercle des proches de la famille du président Habyarimana. Bien qu’infirme - car cloué dans un fauteuil suite à un accident de la route - Pascal Simbikangwa aurait été vu très souvent sur les barrages de Kigali, les fameux barrages qui servaient à intercepter les Tutsis en fuite. Il aurait donné des ordres, distribué des armes. L’accusation a pu recueillir de très nombreux témoignages à charge. « Ce n’est pas un lampiste c’est un planificateur », soutiennent les avocats des parties civiles. Parmi les parties civiles, au nombre de cinq, figurent des ONG comme la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH), mais il n’ y a pas de victimes car l’accusation n’a pu en identifier aucune.
Chaîne de responsabilité « distendue »
« Identifier les victimes de telle barrière ; retrouver leurs parents aujourd’hui survivants et pouvoir dire : tel parent peut se constituer partie civile contre Pascal Simbikangwa lui-même… La chaîne de responsabilité est trop distendue entre l’ordre donné très en amont et le nombre de victimes qui sont mortes sur ces barrières ainsi que la difficulté de les identifier. La plupart d’entre elles ont été retrouvées dans des charniers collectifs sans que l’on puisse dire qui est mort et à quel endroit. Tout cela rend pratiquement impossible le fait de rattacher à Simbikangwa la mort de quelqu’un en particulier, à telle date en particulier, à tel endroit en particulier », a précisé à RFI, Simon Foreman, avocat du Collectif de parties civiles pour le Rwanda. Seule une plaignante physique qui considère l’accusé responsable du massacre de sa famille a souhaité prendre part au procès mais sa demande a été rejetée en l’absence d’éléments de preuve. Joint par RFI, Alain Gauthier, président du Collectif des parties civiles pour le Rwanda, explique pourquoi il considère que ce procès contre Pascal Simbikangwa est extrêmement important pour les parties civiles.

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