Double signification de la cérémonie à la Cour électorale spéciale, ce jour. Les parlementaires élus qui siègeront à l’Assemblée nationale seront officiellement présentés et parallèlement, l’échéance annoncée par le président de la République prend fin. Refusant de s’avancer à propos de la désignation du Premier ministre de la IVème République depuis son accession au pouvoir, Hery Rajaonarimampianina a maintes fois réitéré vouloir attendre les résultats officiels des élections législatives avant de se prononcer. « Je préfère vraiment attendre cette publication définitive par la Cour électorale spéciale et à ce moment-là on verra la configuration des rapports de forces », avait-il fait savoir sur Radio France Internationale, le 22 janvier dernier dans une interview. La position a été maintenue jusqu’à hier où il a réaffirmé prioriser d’abord les résultats officiels des scrutins avant toute décision sur la question. Une manière de mettre fin à toutes les interprétations évoquées sur le sujet depuis plusieurs semaines et de tous bords. Le président de la République compte se baser sur une interprétation commune des textes à partir de la configuration de l’Assemblée nationale. « Des échanges et des discussions sont actuellement en cours concernant le mode de désignation du Premier ministre. Il faut que celui-ci soit commun », a soutenu Hery Rajaonarimampianina, hier. Pour rappel, la question de majorité a constitué le cœur de tous les débats, celle-ci n’ayant pas été clairement  évoquée dans la Constitution.
Tractations
L’article 54 de la Constitution stipule que « Le Président de la République nomme le Premier Ministre, présenté par le parti ou le groupe de partis majoritaire à l’Assemblée Nationale ». Cette « majorité » fait l’objet de toutes les tractations entre les partis et groupements politiques concernés par l’accès à l’Assemblée nationale. Pour la plateforme Mapar, donnée favori jusqu’à ce jour, les discussions de salons ont annoncé la présentation du Premier ministre dans les 72 heures qui suivent la proclamation officielle des résultats des élections législatives. Il ne s’agira donc que de négociations et de tractations sérieuses puisque la procédure de nomination à retenir devra encore attendre l’interprétation commune que compte instaurer le président de la République. Les pourparlers s’étendent également aux indépendants mais aussi aux autres partis qui envisagent la constitution d’un groupe parlementaire majoritaire.

Lalaina Arisoa