Inspecteurs et contrôleurs du Travail – Revendication d’un ministère du Travail pour un travail décent
Les inspecteurs et contrôleurs du Travail sont souvent confrontés à des menaces, venant surtout des entreprises illicites qui font fi du Code du Travail, selon le Directeur général de l’Emploi, du Travail et des Lois sociales, Samuelson Ramanitriniony. Leurs lamentables conditions de travail et le fait que leur indépendance soit limitée ne leur permettent pas d’assurer pleinement leurs fonctions. « Faute de sécurité, nombreux ont voulu abandonner leurs postes. Des inspecteurs du Travail ont même été pris en otages. Ce pour expliquer à quel point le travail est risqué et pourtant aucune mesure n’a été prise pour améliorer la situation jusqu’à maintenant », explique-t-il. Par ailleurs, la Direction estime qu’il est important de disposer d’un ministère du Travail indépendant pour faire valoir le travail décent à Madagascar. « Un travail décent devrait disposer de sécurité sociale, ce qui est rarement le cas dans de nombreuses entreprises malgaches. Les inspecteurs et contrôleurs du Travail redoublent d’efforts pour inciter les employeurs à intégrer la normalité », poursuit-il. Le corps de l’Inspection du Travail a organisé une journée de réflexion sur le thème « Contribution des inspecteurs et contrôleurs du Travail au développement socioéconomique de Madagascar », hier à Ankorondrano. La Grande Ile dispose actuellement de 127 inspecteurs du Travail – dont 90 en activité – et de 150 contrôleurs du Travail. Par ailleurs, la charte qui régit les inspecteurs et contrôleurs du Travail est en cours de mise à jour et la nouvelle version sera incessamment disponible.
Création d’emplois
Des milliers de travailleurs ont été victimes de pertes d’emplois au cours de la crise, raison pour laquelle le nouveau président de la République, dans son programme, priorise la création d’emplois. D’après toujours le Directeur général de l’Emploi, du Travail et des Lois sociales, il est du devoir du gouvernement d’élaborer une stratégie permettant de mettre en œuvre ledit programme. Mais cela n’empêche pas la Direction de proposer des solutions jugées perspicaces pour faciliter les efforts à entreprendre. « Ceux qui ont perdu leurs emplois au cours de la crise devraient être priorisés. Par ailleurs, l’Etat devrait disposer d’une politique visant à inciter les entreprises et sociétés existantes à effectuer des embauches », souligne-t-il. Il est également indispensable de réviser et de mettre à jour le statut régissant les conditions de travail qui a été établi en 1960.