Désignation du Premier ministre – Persistance du flou
La période de flottement persiste malgré la configuration déjà connue de l’Assemblée nationale. Dans les coulisses, ce sont les différents noms en circulation qui attestent de l’enjeu des prochaines semaines. Les négociations sont rudes concernant le futur Premier ministre de la IVème République. Des premier-ministrables qui ne conviennent pas forcément aux intérêts de tous les acteurs concernés. Les tractations se déroulent surtout entre la plateforme Mapar d’Andry Rajoelina et le HVM du président de la République qui compte s’allier avec un nombre important de députés élus. Une soirée s’est tenue samedi entre les députés de la plateforme de l’ancien Président de la Transition et quelques proches collaborateurs d’Hery Rajaonarimampianina, mais aussi d’autres élus déjà courtisés au sein de l’Hémicycle de Tsimbazaza. Selon une source autorisée, aucun consensus n’a été trouvé sur celui qui siègera à Mahazoarivo. Les relations se sont par contre assainies, les deux camps étant en bons termes. Dans le rapport de forces, la plateforme Mapar demeure pour l’heure la force incontournable de l’échiquier politique avec, pour rappel, 49 députés élus à Tsimbazaza. Il reste le groupe le plus important dont la position constitue un poids dans cette prochaine étape du retour à l’ordre constitutionnel.
Passage en force
Dans les surenchères, le statut de la plateforme Mapar est cependant fragilisé par la question qui reste toujours sans réponse, celle de la définition de la « majorité ». Aucune saisine de la Haute Cour constitutionnelle (HCC) par Hery Rajaonarimampianina dans l’optique d’une définition commune de l’article 54 de la Constitution n’a été annoncée jusqu’ici. Une situation qui encourage les spéculations et la confusion autour de la question. La plateforme de l’ancien homme fort de la Transition persiste et signe sur ses compétences à désigner le futur chef du Gouvernement. Elle pourrait œuvrer à sa guise dans le cas où l’interprétation adoptée est favorable au groupe le plus fortement représenté au sein de la Chambre basse. A l’inverse, dans le cas d’une majorité absolue, les jeux d’alliances deviendront inévitables sans pour autant favoriser les élus déjà nombreux d’Andry Rajoelina. A l’extrême, un front anti-Mapar n’est pas à exclure. Une des raisons qui, selon la source, mettent les négociations en difficulté. Mais il est aussi question de passage en force, une tentative de complot qui risque d’hypothéquer la stabilité gouvernementale essentielle pour débloquer la situation.