Instat – Le secteur informel en développement constant
Actuellement, le secteur informel envahit la quasi-totalité des domaines d’activité à Madagascar. La présence du phénomène est constaté un peu partout dans le pays et touche gravement presque tous les domaines d’activités tels que l’hôtellerie, le secteur aurifère, le secteur artisanal, le secteur commerce… au point de concurrencer, à son avantage, le secteur formel. Le secteur informel s’est hyper-développé. Avec les crises récurrentes, il ne cesse de gagner du terrain. Selon les derniers chiffres de l’Institut national de la Statistique (Instat), 80% des créations d’emplois au cours de 2013 se sont fait dans l’informel, notamment dans l’élevage et l’agriculture. Les Malgaches préfèrent évoluer dans le secteur informel parce que c’est une stratégie de survie pour la population pauvre. Dans le cas de la Capitale, les marchands ambulants squattent les trottoirs et jonchent les lieux de grande influence. Ils occupent même une partie de la chaussée. Les foyers riverains des rues de la Capitale n’hésitent pas à aménager leur maison pour les rendre favorables aux activités informelles, en y tenant une gargote, par exemple. Les marchands ambulants préfèrent travailler dans l’informel pour survivre au lieu de rester chômeurs. Du côté des entrepreneurs informels, ceux-ci ne s’intéressent pas à la formalisation de leurs activités car cette démarche aura un impact sur la rentabilité de leurs entreprises. Le foisonnement du secteur est principalement dû à l’incapacité de l’Etat à répondre aux besoins fondamentaux de la population dans les domaines de l’emploi, de la santé, du logement et de l’éducation. L’Etat tolère l’informel même si celui-ci le ruine. Il offre même des facilitations à cette catégorie de la population. Le secteur informel est un mal nécessaire, ce mal permet d’atténuer les tensions sociales en absorbant une partie des sous-emplois. Il est indéniable que l’informel offre un moyen de subsistance mais les employés ne disposent d’aucune protection sociale, alors que la plupart du temps, ils travaillent dans de mauvaises conditions et dans une situation d’incertitude en matière d’emploi. On peut espérer que chaque famille dans l’informel puisse épargner une grande part de ses bénéfices qui pourra servir à constituer à l’avenir un fonds de roulement pour débuter une autre activité.