Insécurité – Les autorités malgaches font la sourde oreille
Le problème de l’insécurité a été au cœur des discussions à Madagascar durant l’année 2016, et la situation n’est pas prête de changer pour cette nouvelle année. Les bandits, dahalo et voleurs à la tire font toujours partie de la société, il faut l’admettre. Pourtant, il y a toujours des exceptions à la règle et l’histoire a déjà montré que les vilains petits canards existent. Toutefois, la pauvreté constante de la population malgache a fait ressortir ce qu’il y a de pire en certaines personnes et c’est durant cette année 2016 que les brigands se sont véritablement révélés au grand jour en frappant de plus en plus fort chaque jour. Les dahalo, qui ont toujours été connus comme des « malaso », des voleurs de zébus, attaquent sans la moindre pudeur en dérobant tout ce qui leur tombe sur la main actuellement. Plus aucune frayeur pour les agents des forces de l’ordre n’est ressentie. La preuve, les dahalo de Marolaona, district Betafo, préviennent à l’avance les habitants de l’heure et la date exacte de leur opération. D’après les informations reçues, ceux-ci envoient carrément une lettre aux victimes quelques jours plus tôt et ne manquent jamais un rendez-vous. Un vol prémédité qui ne fait qu’accentuer la frayeur des habitants qui vivent constamment dans la peur depuis des semaines, voire des mois.
Faire justice soi-même
Depuis le début de la recrudescence des bandits en tout genre, des mesures de sécurité par- ci par -là ont été prises par les autorités malgaches. Pourtant, aucun résultat positif n’a été constaté. L’insécurité stagne toujours au même point. Il a été même constaté que les malfrats augmentent chaque jour. Or, l’absence des gendarmes se fait de plus en plus ressentir dans presque toutes les régions de Madagascar. Parfois, on évoque les « médecins après la mort », car les agents des forces de l’ordre n’arrivent qu’après l’accomplissement des méfaits des bandits et ce, pour constater les faits et mener une enquête ensuite. Enquête qui n’arrive généralement pas à terme. Ces agents des forces de l’ordre, particulièrement ceux qui se trouvent dans les régions les plus reculées de Madagascar, ont souvent réitéré leur plainte vis- à -vis des mauvaises conditions de travail qu’ils doivent subir. De plus, les dahalo sont supérieurs en nombre dans ces régions en question. Le manque d’effectif et de matériel de combat a été déclaré maintes fois par ces agents. Mais les autorités malgaches font la sourde oreille et préfèrent se consacrer à d’autres priorités. Par ailleurs, la population malgache n’accorde plus sa confiance aux autorités et elle se sent obligée de mener elle-même le combat contre les dahalo, d’où le fait que le phénomène de la vindicte populaire ait trouvé son ancrage dans la société. En effet, le sentiment de vengeance et de faire justice soi-même ne quittent plus la majorité de la population. Si les choses persistent dans cette voie, et que les autorités malgaches ne se réveillent pas pour de bon, le caractère d’Etat de droit de Madagascar n’a plus lieu d’être et la population finira tôt ou tard par s’entretuer.
Athanase