L’insécurité, la sécheresse, et maintenant l’érosion du littoral sont le lot quotidien de la population du Sud de la Grande île.

Des plages qui rétrécissent, des falaises qui se morcèlent, des dunes qui reculent à un rythme spectaculaire sur le littoral de Tsirangoty, du côté d’Ambovombe dans le sud de Madagascar, sont les nouveaux phénomènes naturels qui se renfoncent dans cette partie de l’île, tristement connu par l’existence du « kere », la famine. Pourtant, les dirigeants malgaches continuent de faire la politique de l’autruche laissant la petite organisation non gouvernementale (ONG) assumer une grande part de leurs responsabilités.

Les causes naturelles sont  évidentes, comme la houle, le vent, les courants, les marées qu’ils induisent  dans le sud. Plusieurs récoltes ont été perdues dans les Régions  Androy et Anosy frappées par la sécheresse. Par conséquent, plusieurs champs se retrouveront avec peu de résidus de culture, ce qui fera craindre encore davantage une augmentation de l’érosion éolienne et hydrique dans la commune de Tanandava Sud, dans le district d’Amboasary. De plus, une vaste dune commence à se former en prenant la forme d’un vrai désert inquiétant au bord du Lac Anony et dans la commune d’Ambazoa, district d’Ambovombe Androy.

La perte du sol dans les milieux semi-arides  pourrait conduire à la création de vastes zones « stériles » et des conditions de sécheresse vont en s’aggravant par une augmentation du ruissellement et la diminution de la réserve hydrique du sol.

Approvisionnement en eau

Le Sud est encore loin du 3ème millénaire

C’est Dieu, lui-même,  qui protège la population du Sud contre toutes maladies. Sur les points d’eau qu’on a visités depuis Ambovombe, en passant par Amboasary et Tsihombe, l’accès à l’eau potable reste encore une utopie pour 99% de la population que ce soit pour les habitants des grandes villes que les habitants des campagnes.

Au XXIème siècle, il est difficile de croire que les habitants s’approvisionnent en eau de ruisseau qui stagne sur les bords de route. Mais c’est un cas banal dans le sud. Dans la Commune d’Ambomaivo, des gens utilisent les ruisseaux directement pour la cuisine sans traitement préalable. Du côté de Tranomaro, les gens n’ont plus revu la pluie depuis plus de 3 ans. Dans cette ville, un bidon de 20 litres se vend entre 500 et 1 000 ariary à la livraison.

RN 13

L’une des pires routes au monde

Le manque de sécurité et de l’éventualité d’un danger sont la réalité que les voyageurs doivent affronter lorsqu’ils empruntent  la route nationale (RN 13) reliant Ihosy-Taolagnaro. Les routes de Madagascar figurent sans doute parmi les pires au monde. Et la RN13 hardcore est distante  de 493km.

Chaque été, la tombée de la pluie rend les routes, traversant les plaines d’Ihorombe, extrêmement dangereuses, bloquant les principales voies de commerce et dans certains cas, provoquant des accidents malheureusement tragiques. Heureusement, les conducteurs en détresse peuvent compter sur l’aide leurs pairs, ingénieux et courageux pour leur venir en aide.

Non seulement, les pannes mécaniques sont le lot quotidien des transporteurs de cette route mais, ils sont dans l’obligation de traverser le champ de terrain des dahalo qui n’ont plus d’endroit fixe pour frapper.

Voyager sur cet axe équivaut passer beaucoup plus de temps sur la route et les transports.  Donc, il ne faut rien laisser au hasard. Autrement dit, se préparer à faire face à tout sur une route difficile à traverser, notamment sur l’insécurité, les pannes qui ne préviennent jamais à l’avance.

Dossier Réalisé par Elias Fanomezantsoa