12 janvier-Journée des officiers – Beaucoup d’étoiles dans un ciel très sombre
Traditionnellement, la date du 12 janvier est connue pour être la journée des officiers et bien évidemment, 2017 n’y dérogera pas. L’objectif étant et ayant toujours été la fraternité au sein des corps armés exécutants dans une institution, telle la présidence de la République ou tout autre corps. Aussi, il est prévu que le président de la République Hery Rajaonarimampianina recevra les officiers malgaches au Palais d’Etat de Iavoloha à cette occasion. L’année précédente, ces derniers ont adopté le thème « tradition et cohésion » et plusieurs activités ont été organisées autour de ce thème dont des manifestations sportives ou encore la remise des oies officielles. Habituellement, toutes les institutions où officient des gradés de l’armée célèbrent cette journée et le jeu veut que ce soit le plus jeune officier d’entre tous qui donne le commandement ce jour-là. Demain donc se tiendra une autre rencontre entre le chef d’Etat et nombreux de ses officiers. En effet, lundi dernier, le ministère de la Défense nationale a procédé à la présentation des généraux nouvellement promus durant l’année 2016 au président de la République. Une rencontre menée par le ministre de la Défense nationale Rasolofonirina Beni Xavier et le secrétaire d’Etat à la gendarmerie Paza Didier Gérard, tous deux ayant été promus en grade l’année dernière. Pour rappel, un peu plus d’une cinquantaine d’officiers généraux ont reçu une promotion de la part du président de la République avant la fin de l’année dernière. Ce qui a fait bien des heureux, surtout dans son entourage. En effet, 17 nouveaux généraux de Division et 38 nouveaux généraux de Brigade ont eu de beaux cadeaux de fin d’année au sein de l’armée et de la gendarmerie. Face à cela, l’opinion s’est accordé à dire que le pays dispose de beaucoup – trop – d’étoiles pour un ciel aussi sombre en termes d’insécurité.
Décision politique
Sur la question d’insécurité, il s’avère que la multitude de gradés dont dispose le pays n’est en rien un gage de sécurité. D’autant plus qu’en parallèle, le nombre d’hommes et de troupes ne correspond pas du tout au nombre de généraux. D’une manière générale, sur le plan international, on nomme division une unité militaire importante, composée d’un nombre de soldats généralement compris entre 10 000 et 30 000 et représentant la plus petite unité capable d’opérations autonomes. Dans la plupart des armées, un corps d’armée est composé de plusieurs divisions et chaque division est composée de plusieurs régiments ou brigades. Pourtant, pour les seuls 17 généraux de division nommé au mois de décembre, il faudrait que chacun d’eux commande au minimum 17 000 hommes. Il est toujours évident que les nominations de généraux, les avancements d’échelons et les avancements de grade relèvent de décisions et de tactiques politique de la part des dirigeants et surtout du président de la République. Si auparavant, les officiers ayant porté pendant deux ans le grade de colonel pouvaient prétendre au grade de Général de Brigade, l’année dernière, le port de grade a été modifié l’année dernière à 5 ans et 6 mois exactement. Or, durant ce régime, certains ont pu avoir des avancements à la vitesse de la lumière. En quelques années, ils sont passés de « Général de Brigade » à « Général de Corps d’Armée ». Pour ne citer que l’exemple entre autres, de l’actuel ministre de la Défense nationale, le Général de Corps d’Armée Rasolofonirina Béni Xavier, le Secrétaire d’Etat à la Gendarmerie, le Général Paza Didier Gérard, l’ancien ministre de la Défense nationale, le Général Dominique Rakotozafy, ainsi que le Secrétaire général auprès de la présidence de la République, le Général Ralala Roger. En clair, tous des proches du régime actuel.
Régis Kabary