Après le Rova de Manjakamiadana en 1995, celui d’Ambohidratrimo en 2015, c’est au tour du Rova d’Ambohimalaza de connaître le même sort. Pour les natifs de ce « vohitr’Andriana », cela ne pourrait s’agir que d’un acte criminel si pour beaucoup, on est tout simplement en train d’assassiner la culture malgache en général, et celle de l’Imerina en particulier !

« C’est l’incendie de trop et c’est inadmissible », ont déclaré de nombreux citoyens tout en affirmant que cela ne peut s’agir que d’un acte criminel. Rappelons que le plus célèbre palais de Madagascar a été la proie des flammes le 06 novembre 1995 et jusqu’ici, Manjakamiadana n’est pas encore reconstruit malgré un investissement de plusieurs dizaines de milliards d’ariary dont une intense participation de la population tananarivienne, tandis que ceux qui ont été appréhendés dans cette affaire, ont recouvré la liberté. Pour le « Rova d’Ambohidratrimo », il a connu le même sort dans la nuit du 26 août 2015, et ce, après la tentative d’incendie du « Rova d’Ambohitrimanjaka » quelques jours auparavant. Et avant-hier soir vers 19h30, ce fut au tour du « Rova d’Ambohimalaza » – tout en bois – d’être brûlé et évidemment, il n’en restait que des cendres. Pourtant, ce palais se trouve dans un endroit bien clôturé et déjà, la thèse d’un feu qui venait d’une maison ou d’une quelconque structure d’à-côté, est à écarter, selon les riverains.
Détruire la culture
Pour ces derniers, il s’agit bien d’un acte criminel visant à détruire la culture malgache. « Pour nous, il est clair que le rova a été incendié et c’est bien triste puisque des gens estiment que pour faire valoir leurs valeurs, il faut démolir celles des autres. Nous souhaitons une prompte prise de responsabilité de la part des autorités, notamment du ministère de la culture, de la promotion de l’artisanat et de la sauvegarde du patrimoine mais jusqu’ici, personne n’est venue, ne serait-ce que pour constater de visu les dégâts », a déclaré un habitant d’Ambohimalaza. Justement sur ce point, il n’y a plus rien à voir puisque tout est calciné, et même le tombeau du prince Andriatompokoindrindra n’existe plus. Ce dernier est le fils de Ralambo et l’inventeur du « trano manara », la petite case qui se trouve au-dessus des tombeaux des « Andriana ». Rappelons aussi qu’Ambohimalaza figure parmi les douze collines sacrées de l’Imerina et bien sûr, un « rova » surplombe le site. Et si on fait le compte donc pour les malfaiteurs, il leur reste encore quelques palais à incendier. Sauf bien sûr, si l’Etat dont les forces de l’ordre, et entre autres le ministère concerné, fait réellement son boulot, notamment celui de protéger les biens publics !

J.L.R