Rova d’Ambohimalazabe réduit en cendres – « Un incendie criminel » selon le Maire
Dans la nuit du mardi, aux environs de 19h30, le Rova d’Ambohimalazabe a pris feu. D’après les premières constatations faites sur les lieux, il s’agit sans doute d’un incendie criminel et pourtant, l’origine du drame n’a pas encore été confirmé jusqu’à maintenant. Selon les villageois, ce n’est pas la première fois qu’on tente de réduire en cendres ce Rova. Effectivement, c’est le cas car rappelons que la forêt située autour de ce lieu historique a, plusieurs fois, été brûlée. Selon le Maire d’Ambohimalaza, Ramanantsoa Mbola, le lieu se situe bien loin du village, raison pour laquelle il était facilement atteignable par les malfaiteurs. Et ce, malgré l’existence des gardes qui n’ont pu malheureusement rien faire face à cette situation. « Il s’agit bel et bien d’un acte criminel et on ciblait essentiellement le Rova. Etant donné que le palais était éloigné du village et entouré de forêts, c’est en voyant une lumière de couleur orange s’élevant dans le ciel qu’on a pu savoir que le monument a pris feu. Inévitablement, la population entière est venue en masse pour essayer d’éteindre les flammes mais les habitants ont mis plusieurs minutes à arriver sur les lieux. Un temps sacré qui a largement suffi au feu pour atteindre particulièrement les Tranomanara », confie le Maire.
Réhabilitation pénible
Ainsi, une fois sur place, tout le monde a essayé de circonscrire l’incendie mais pour le respect de cet endroit sacré, l’utilisation des eaux provenant des puits ou bien des rizières était interdite. Le fokonolona était ainsi obligé d’utiliser du sable et de la poussière pour arrêter définitivement la propagation des flammes. Le feu n’a donc pu être maîtrisé que vers 23 h. Par ailleurs, selon toujours le Maire, la réhabilitation de ce Rova sera encore difficile : « jusqu’à aujourd’hui, aucun membre du Ministère de la culture et de la conservation du patrimoine n’a visité ce lieu. Pourtant, ce département devrait être le premier à apporter sa totale contribution. Concernant la réhabilitation des liexu, une réunion sera prochainement organisée avec divers responsables car il ne s’agit pas d’une simple reconstruction. Plusieurs aspects culturels, notamment sur sa valeur, doivent être étudiés ». Ce crime, car c’en est un, nous amène à nous poser des questions sur la préservation de notre patrimoine culturel. Malgré des mesures assez radicales qui ont été prise pour la préservation de notre patrimoine culturel, ce genre de drame prouve qu’elles sont insuffisantes. Les vestiges culturels comme ceux qui viennent de partir en fumée font partie des richesses de notre pays. Ils constituent notre identité même. Un appel à la responsabilisation des autorités compétentes a en effet été lancé par les descendants de ce prince. A noter que le Rova d’Ambohimalazabe renferme le tombeau d’Andriantompokoindrindra, prince d’Ambohimalaza et fils de Ralambo.
Tahiana Andrianiaina